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Société & Culture

Décès de Maitre Minkoe Mi Nze : une légende des arts plastiques qui s’en va

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ARTISTE plasticien le plus renommé du Gabon, Maitre Minkoe Mi Nze s’est éteint dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 novembre dernier à l’hôpital d’instructions des armées Omar Bongo Ondimba au PK9. Dans un état critique depuis quelques jours, ce promotionnaire 1980 de l’Ecole supérieure d’arts graphiques Met Penninghen Paris 6e n’a pas tenu, malgré toute l’équipe médicale à son chevet. Selon un proche, Marcellin Minkoe Mi Nze était même sorti du coma quelques heures avant de s’en aller pour l’éternité.

Connu à travers le monde pour sa démarche artistique mêlant expressionisme, symbolisme et cubisme, l’illustre disparu laisse derrière lui une femme et cinq enfants, ainsi qu’une corporation éplorée. «Aujourd’hui, le pinceau est lourd, les couleurs sont moroses. C’est vraiment avec beaucoup de tristesse et de consternation que nous accueillons cette nouvelle. Maitre nous laisse orphelins, alors qu’il avait encore tant à donner, à enseigner et à montrer au reste du monde », s’exprime Patrick Louembet, artiste- plasticien.

Pour lui, les moments passés aux côtés de ce grand homme restent inoubliables. «J’ai fait trois mois à son atelier, en 2022, avant de m’envoler pour mes études au Sénégal. J’avais eu la chance de prendre part, à ses côtés ainsi que de plusieurs autres grandes figures du monde des arts plastiques gabonais, à l’exposition organisé par Total Gabon. Il m’a encadré pendant longtemps. Et à chaque fois que j’avais un doute ou une zone d’ombre dans mon travail, je me référais à lui. Car, il était doté d’une extraordinaire maîtrise de l’art, et savait la partager avec les autres », ajoute M. Louembet. Dans les tiroirs d’un collectif d’artistes plasticiens, se trouvait déjà un projet de plaidoyer dans le cadre du dialogue national. «Nous avons rédigé un document contenant des propositions à l’endroit des autorités de la Transition, afin que les arts plastiques soient mieux pris en compte dans les politiques culturelles. Maitre nous avait donné des orientations et pris la résolution de nous accompagner », confie Patrick Louembet.

Malheureusement, la grande faucheuse s’est montrée impitoyable. Le collectif devra désormais faire sans lui. La seule chose qui les réconforte en ce moment : c’est qu’un artiste ne meurt jamais. Comme tous les autres défunts avant lui, Maître Minkoe Mi Nze continuera de vivre à travers ses œuvres.

 

Frédéric Serge Long 

Libreville/Gabon

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