Les ménages sont à bout. Victimes qu'ils sont des affres que leur fait subir la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG). Nombreux ont perdu routeurs, postes téléviseurs, congélateurs et autres frigos à la suite d'une coupure brutale suivie d'un retour brusque du courant électrique. D'autres ont perdu le sommeil, du fait de l'intense chaleur qu'il fait ces derniers temps et de l'insupportable concert infernal des moustiques. Certains ont vu leurs denrées alimentaires pourrir. Ceux dont l'activité dépend entièrement de l'électricité ont vu leur chiffre d'affaires chuter de façon drastique. Jusqu'où citer ?
Face à tous ces désagréments, quelles actions envisager pour exiger réparation ? Rien de plus facile, du moins sur le papier ! Au centre-ville de Libreville, on peut ainsi déposer une réclamation contre Dame SEEG aux trois tresses civiles (les mauvaises langues la surnomment déjà la Vilaine) pour obtenir le remboursement de ses appareils et le dédommagement. Mais avant toute chose, il faut d'abord se rendre au 6e étage, porte 606 du siège, quasi en piteux état, abritant le siège de la Société parapublique, pour entamer le parcours du combattant.
Un peu comme face au mur des lamentations. La-bas, une jeune femme explique la procédure à suivre aux usagers : un courrier adressé au directeur du service juridique auquel on va joindre des photos des appareils endommagés. Le courrier, ayant pour objet, dédommagement, doit indiquer l'heure et le jour du sinistre. On doit y ajouter, les photos des appareils abîmés ainsi que leurs factures. Si jamais la facture n'existe plus, un devis de l'appareil fera l'affaire. Mais attention, avise la dame, "d'office, le remboursement sera réduit de moitié en tenant aussi compte de l'usure du temps", précise-t-elle dans une espèce d'entre nous" qui fait office de confidence dans pareille conversation.
Le tout est à déposer au service juridique. Ce sont eux, renseigne encore la dame, qui feront suivre le courrier à Ascoma (lire ci-des-sous), le courtier en assurance commettra par la suite une expertise. Autre mise en garde : "la procédure est souvent un peu... longue". Cette phrase vise-t-elle à décourager les plaignants? À ce qu'il semble, la maison ploie sous le poids de plaintes. Même si elles ne sont pas que celles des victimes de délestages. Ce qui se conçoit puisque Dame SEEG peine sérieusement à respecter ses engagements vis-à-vis de sa clientèle.
En fait, tout porte à croire, au vu du parcours et autres documents demandés, que l'on compte sur la résignation collective à ne pas agir, sur la longueur et la lourdeur des procédures pour décourager même les plus téméraires... Même si notre interlocutrice affirme, sans pour autant convaincre, que les plaintes aboutissent toujours. Lesquelles ? Sauf que sur la toile, difficile de trouver un témoignage attestant du succès dune procédure d'indemnisation, sans vouloir contester la véracité de ses propos. Pis, de nombreux compatriotes - certains sont mêmes déjà décédés - victimes en 2010 des coupures n'ont pu, jusqu'à ce jour, malgré tout, être dédommagés.
Il faut préciser que dans cette quête d indemnisation, l'Autorité de régulation du secteur de l'eau potable et de l'énergie électrique (ARSEE) est aussi impliquée.
Mais en aval. Ainsi en cas d'in-satisfaction, au terme de 21 jours calendaires, l'usager peut saisir l'ARSEE par correspondance en joignant, le cas échéant, l'accusé de réception de sa réclamation.
Il faut aussi noter que l'ARSEE, qui se positionne en gendarme n'est ni l'avocat de la SEEG, ni celui de l'usager. Elle s'assure que personne ne soit lésée dans le litige qui les oppose. Du coup, on se pose la question de savoir qui donc a le pouvoir de faire plier cette société monopoliste ?
Face à cet état de fait, il reste qu'on peut aussi se demander combien ont obtenu gain de cause ? Jusqu'à quand les populations vont-elles subir ces désagréments sans véritables recours ? Souvent sans véritable réponse, on se souvient que des compatriotes en colère à la suite de la perte de leurs aliments avariés après les coupures, avaient pris sur eux de balancer leurs produits devant le siège de la SEEG en signe de protestation. Doivent-ils encore le refaire ?
Autant de questions sans réponses qui confortent cette société dans ses errements, n'ayant manifestement pas de comptes à rendre aussi bien sur les désagréments causés par les coupures intempestives que sur la qualité de son service.
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