La Journée internationale annuelle de lutte contre la corruption et l'enrichissement, célébrée hier, a été consacrée au secteur des transports. Au Gabon, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, s'est appesanti sur les transports terrestre et maritime qui, selon lui, sont gangrenés par ce phénomène aux conséquences fâcheuses sur l'ensemble du tissu économique.
Puisqu'elle est observée par tous, il a évoqué "l'ensemble des tracasseries que l'on rencontre sur nos routes ou nos ports". Lesquelles se caractérisent, dans le domaine routier, par la multiplication de barrières pour racketter les usagers des routes ou percevoir des pots-de-vin auprès des transporteurs. Pour le chef du gouvernement, "les causes de cette corruption sont nombreuses et tiennent, entreautres, à l'impunité dont bénéficient les agents publics malgré la dénonciation des actes de corruption et au harcèlement routier".
Cette dernière considération est particulièrement saillante, s'agissant de la forme même des contrôles confinant à la dérive dans l'application d'une disposition qui se réclame de la loi et des règlements. Assis là où bon lui semble, le policier ou le gendarme attend que les chauffeurs et les passagers descendent des voitures et viennent "s'acquitter du droit de passage". Et naturellement sans facture.
S'agissant du transport maritime, "cette corruption est le fait des armateurs, conscients des défaillances de leurs matériels et désireux des marchandises parfois interdites, mais aussi d'agents publics qui extorquent des pots- de-vin lors de l'entrée des navires au port, pour l'exécution de procédures de routine ou les opérations de dédouanement", selon M. Ndong Sima pour qui "la corruption dans le secteur des transports représente un coût insupportable pour les entreprises, l'économie et la collectivité dans son ensemble. "
Cela dit, s'il est prétentieux de penser qu'il peut être éradiqué totalement, le combat contre ce phénomène ne saurait faire l'objet d'un relâchement, a indiqué le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l'enrichissement illicite, Nestor Mbou. "Ce mal humain, sociétal et économique est source d'instabilité et compromet le cadre institutionnel formel. Il est fondamental de combattre ce phénomène parce qu'il nourrit en permanence l'insatisfaction qu'éprouve à tort ou à raison le citoyen à l'égard des gouvernants", a-t-il dit.
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