Au terme de sa garde à vue de six jours au B2, le président de la Fégafoot a été envoyé à la prison de Gros-Bouquet, aujourd'hui. En attendant la suite, la justice annonce déjà que l'affaire est loin d'être close et que d'autres interpellations devront avoir lieu dans les jours ou semaines à venir.
Ce mercredi, Pierre-Alain Mounguengui a été placé en détention provisoire à la prison centrale de Libreville, dans le cadre du scandale de pédocriminalité qui ébranle le sport gabonais. Au sortir de sa garde à vue de près d'une semaine dans les locaux de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), le tribunal de première instance a décidé de l'y envoyer, a-t-on appris de sources judiciaires.
S'il continue à bénéficier de la présomption d'innocence, il reste que le président de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot) va désormais préparer davantage d'arguments pour sa défense derrière les barreaux. Il se dit qu'il sera à nouveau devant le juge d'instruction dans une dizaine de jours. Contrairement à l'homosexualité qui est une orientation sexuelle caractérisée par une attirance ou par ses sentiments amoureux envers une personne de même sexe, la pédocriminalité désigne les crimes à l'encontre des mineurs, catégorisés dans l'abus et/ou agression sexuelle des enfants. La législation gabonaise prévoit et punit cette dernière pratique, au contraire de l'homosexualité qui a été dépénalisée.
Âgé aujourd'hui de 65 ans, l'ancien arbitre international a été inculpé pour, semble-t-il, avoir gardé le silence face aux supplices qu'auraient vécus des jeunes footballeurs mineurs de la part de leurs encadreurs dont il était l'employeur en tant que président fédéral. Parmi les présumés pédocriminels, il y a Patrick Assoumou Eyi dit Capello. Ce dernier a été écroué à la grande maison d'arrêt de la capitale gabonaise, depuis décembre 2021, pour des faits qu'il aurait commis de nombreuses années durant. Au point de faire de certains de ses anciennes victimes des bourreaux d'autres enfants aujourd'hui. Il y a quelques mois, Brice Makaya, alors adjoint de Capello en sélection nationale U17, accusait déjà Pierre-Alain Mounguengui d'être au courant desdites pratiques.
G.R.M
Libreville/Gabon