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Société & Culture

Cancers : le combat silencieux des enfants

entre Hospitalier -Universitaire  et Institut de Cancerologie Angondjé , ici une vue partielle de la salle d'attente  © DR

Ce matin-là à l'Institut de cancérologie d’Akanda (ICA), Patrick Etoughe Mbie accompagne sa fille, la petite Esther, 6 ans. La petite, sans souci, gambade sans arrêt aux côtés de son géniteur. Elle était bébé (8 mois) quand il a remarqué un détail inquiétant : Esther avait inexplicablement un ventre ballonné. Il l'emmène alors à l'hôpital et le médecin va soupçonner une pathologie rare et orienter la famille vers l'ICA à Akanda. Le diagnostic est sans appel : néphroblas- tome ou cancer du rein droit.

" J'étais complètement bouleversé. J'avais peur de perdre mon enfant. Mais le médecin m'a rassuré que la maladie était curable'', se souvient M. Etoughe Mbie. Le protocole de soins démarre rapidement avec des séances de chimiothérapie. L'état de la petite Esther alterne entre grande fatigue et perte de cheveux. Mais rien n'ébranle le père qui, au traitement, associe la prière. Pour avoir tenu bon, d'avoir été persévérant et assidu aux soins, Esther est désormais en rémission. Elle approche du cap des cinq ans sans rechute, et les médecins envisagent de la déclarer guérie. " C'est un cancer qui est de bon pronostic ", confirme le Dr Ndakissa, oncologue pédiatre. Il y a aussi Charline Mengue, mère de Boris, 11 ans.

''Un jour, raconte-t-elle, Boris a eu une petite bosse sur le cou. Je pensais que c'était un kyste''. Inquiète, elle décide de se rendre en consultation à l’hôpital de la coopération égypto-gabonaise. Là-bas, les médecins lui annoncent trois possibilités : un cancer, le VIH/Sida ou une tuberculose ganglionnaire. Après des examens approfondis, la biopsie révèle un lymphome de Hodgkin, un cancer des ganglions.

"J'étais effondrée. Je me demandais si mon enfant allait survivre, s'il pourrait continuer l'école, sa passion." Au moment de notre entre- tien, Boris avait déjà surmonté plusieurs cycles de chimiothérapie et retrouvait des forces. Ses cheveux repoussaient. Il reprenait du poids, et sa mère était désormais confiante : " Il a été pris en charge tôt, ce qui explique peut-être sa rapide récupération". Elle plaide désormais pour davantage de sensibilisation, rappelant que beaucoup de parents ignorent que le cancer peut aussi toucher les enfants. " On devrait en parler autant qu'on parle d'Octobre rose. Le ministère de la Santé devrait sensibiliser la population sur les cancers pédiatriques. "

Romuald Madama Nguembe, qui partageait à l'époque de la collecte de nos données la chambre du petit Boris avec son fils Jeffrey, a aussi une expérience à livrer. Tout a commencé par une simple carie dentaire, rapidement suivie par une boule qui a grossi au point d'envahir la bouche de l’enfant. À l'hôpital, on diagnostique un lymphome de Burkitt très avancé. " J'ai cru que c'était la fin pour lui ", se rappelle le père. Mais grâce à une intervention rapide, la masse a régressé et Jeffrey respire de nouveau normalement. Il profite maintenant aisément de sa bouche pour manger et pour parler.

Autant de témoignages qui mettent en lumière l'importance d'une prise en charge rapide des cancers pédiatriques. Mais qu'advient-il lorsque les parents tardent à consulter, ou lorsqu'ils ne savent pas reconnaître les signes du cancer chez leurs enfants ?

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