Hier, dans le cadre de la campagne annuelle de 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre, le ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang-Anato, a inauguré un atelier sur l'autonomisation juridique des femmes au Centre de prise en charge des victimes de violences à Nzeng-Ayong. Cet événement visait à fournir des outils et des informations essentielles aux femmes, afin qu'elles puissent mieux comprendre et défendre leurs droits face aux abus.
Ce programme s'inscrit dans le prolongement des célébrations de la journée internationale de l'élimination des violences à l'égard des femmes, qui a eu lieu le 25 novembre. La rencontre a permis de mettre en lumière les efforts des autorités gabonaises pour lutter contre cette problématique, en éduquant les femmes sur les lois qui les protègent. "À travers cette rencontre, nous avons voulu sensibiliser les femmes sur leurs droits, pour leur permettre de mieux se défendre face aux injustices", a déclaré la ministre.
Les consultations juridiques gratuites proposées par le ministère et le centre de Nzeng-Ayong constituent une réponse immédiate et efficace pour les femmes en détresse. Ce dispositif représente une plateforme d’échange et de suivi, tant sur le plan juridique que psychologique, pour les victimes. Dans un contexte où les droits des femmes sont souvent bafoués, cette initiative s'avère cruciale.
En effet, le Gabon a enregistré 1 826 cas de violences en deux ans, selon les données du centre. Ces chiffres témoignent de la réalité inquiétante des violences faites aux femmes, qui nécessitent l'engagement non seulement du gouvernement mais aussi des ONG et des associations. Betty Orlane Abaghe Messie, directrice du centre, souligne que le combat est loin d'être gagné : "Il y a encore de nombreuses femmes qui n'osent pas dénoncer leurs bourreaux. Notre tâche est immense."
Par ailleurs, le Gabon a entrepris des réformes juridiques majeures, notamment l’adoption de la loi n° 006/2021 sur l'élimination des violences faites aux femmes. Cependant, la méconnaissance des droits reste un obstacle majeur. Pour lutter efficacement contre les violences, il est essentiel que les femmes deviennent actrices de leur propre protection. Une victime informée est une force pour sa famille et sa communauté, et constitue un pilier dans la lutte contre les abus.
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