Le stade d’Agondjé a accueilli hier, la cérémonie d’ouverture des Assises nationales de l’emploi, lancée par le Premier ministre, Raymond Ndong Sima. Cet événement qui se déroule jusqu’au 14 mars, réunit des acteurs clés du secteur public et privé, ainsi que ceux des partenaires sociaux et de la société civile.
Un marché de l'emploi en crise
L’objectif est clair : dresser un état des lieux du marché de l’emploi au Gabon, identifier les défis majeurs et proposer des solutions durables pour créer des emplois décents. Le marché du travail gabonais est en crise. Les différentes crises socio-économiques ont laissé des traces profondes. En 2010, des enquêtes sur l’emploi et le chômage révélaient déjà que près de 150 000 personnes étaient sans emploi. Aujourd’hui, le taux de chômage des jeunes atteint 35 %. D'où, l’urgence d’agir.
Face à cette situation, le chef de l’État a décidé d’organiser ces assises pour mener une réflexion active et participative sur les moyens de relancer l’emploi. Celles-ci s’inscrivent dans le cadre du programme de développement de la Transition. Leur mission est triple : dresser un état des lieux du marché de l’emploi ; identifier les défis majeurs auxquels le pays est confronté ; et proposer des solutions concrètes, durables et adaptées aux réalités économiques, sociales et technologiques du Gabon.
Passer du discours aux actions concrètes
Le thème central de ces assises, "Vers des stratégies inclusives et durables pour la création d’emplois décents", résume bien l’ambition de l’événement : passer des discussions aux actions concrètes. Les participants, y compris les représentants des chômeurs, espèrent que des solutions pratiques émergeront de ces travaux.
Un représentant des chômeurs a d'ailleurs exprimé son optimisme : "Nous avons bon espoir que des solutions pratiques seront trouvées à l’issue de ces assises. Pour nous jeunes, la venue du Comité pour la transition et de la restauration des institutions (CTRI) représente un espoir de changement". Plusieurs propositions ont été avancées lors de la cérémonie d’ouverture.
Plaidoyer pour une flexibilité du marché du travail
Jean-Baptiste Bikalou, représentant de la Fédération des entreprises du Gabon (FEG), a plaidé pour une flexibilité du marché du travail. Il a souligné que les demandeurs d’emploi doivent s’adapter aux réalités du marché, notamment en se tournant vers les petits métiers. Il a également critiqué le système éducatif, appelant à une réforme pour aligner la formation sur les besoins qualitatifs et quantitatifs du marché. "Notre système éducatif doit former en fonction de la capacité d’absorption du marché de l’emploi. Un diplômé chômeur est une perte de ressources pour l’État", a-t-il déclaré. Avant de suggérer la fermeture temporaire des filières qui produisent des chômeurs.
De son côté, le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a appelé à une réflexion profonde pour inverser la courbe du chômage. "Nous ne devons plus former pour former, il faut former pour avoir un emploi. Il faut revoir les enseignements et prendre des décisions courageuses pour une adéquation entre la formation et l’emploi", a-t-il insisté.
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