Si l'on peut à juste titre se féliciter de ce que le Gabon et la Guinée équatoriale aient accepté, en 2016, de soumettre à la Cour internationale de Justice (CIJ) le différend les opposant au sujet des îles Mbanie, Corisco et Cocotiers afin qu'elle trouve une solution, il est grand temps d'admettre qu'il faudrait qu'elle rende son arrêt dans les délais les plus raisonnables. D'autant que cette situation perdure depuis de nombreuses années.
Il faudrait remonter en effet, selon le Pr Guy Rossatanga Rignault, à 1900 pour trouver l'origine de ce litige, expression de la rivalité coloniale entre la France et l'Espagne. C'est dire la nécessité pour Libreville et Malabo de tourner cette page de leur histoire commune qui, à certains moments, a quelque peu déteint sur leurs relations empreintes de fraternité, d'amitié et de solidarité.
En tout cas, au terme des auditions publiques ce vendredi, les regards seront rivés vers les juges. Lesquels, au nombre de quinze, élus pour un mandat de neuf ans par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies, sont des personnalités au sens moral élevé, disposant d'une expertise avérée en matière juridique.
En tout état de cause, durant tout ce temps, le Gabon et la Guinée équatoriale auront su préserver l'essentiel en privi- légiant les voies de règlement pacifique. À noter que les arrêts de la CIJ sont contraignants pour les parties au litige.