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Faits divers & Justice

Affaire Johan Bounda : haro sur la torture au Gabon !

Johan Bounda © DR

Le Gabon est réputé pour être un pays doté de bons textes de lois mais qu'il a du mal à appliquer. Illustration au lendemain seulement de la promulgation de la nouvelle Constitution par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema avec les personnels des Forces de défense et de sécurité (FDS). Ceux-là mêmes censés assurer la protection et l'intégrité des personnes physiques.

En effet, comment comprendre que Johan Bounda puisse trouver la mort au sortir d'une audition manifestement musclée de la part de ses frères d'armes, dans un contexte où la République gabonaise tient dorénavant à reconnaître et garantir les droits inviolables et imprescriptibles de l'homme, qui lient obligatoirement les pouvoirs publics ?

À la lumière des premiers éléments, cette bavure remet au goût du jour le manque de respect des règles élémentaires chez certains éléments des FDS. Ces errements et autres pratiques décriés constituant pour ainsi dire un véritable pied de nez aux défenseurs des droits de l'Homme dont une délégation a dernièrement séjourné au Gabon, en vue de s'imprégner du cadre opérationnel des lieux de privation de liberté.

D'autant que pour l'organisme onusien, de nos jours, il est hors de question de torturer une personne pour lui arracher des aveux. Cette situation n'a pas laissé insensibles certains acteurs politiques, à l'instar de la plateforme "Ensemble pour le Gabon", qui a récemment attiré l'attention des autorités de la Transition à propos des détentions illégales qui bafouent les principes fondamentaux de l'État de droit. Un phénomène maintes fois dénoncé en dépit des engagements pris par le Gabon.

Ensemble pour le Gabon pour qui la torture n'a pas sa place dans un État moderne stigmatise au passage le silence du gouvernement et des strates supérieures du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) devant un acte d'une telle gravité. Aussi demande-t-elle une enquête indépendante, tout en conviant les pouvoirs publics à s'engager à corriger ces errements pour que pareille situation ne se produise plus.

Pour le député de la Transition, Jean Valentin Leyama, "les autorités, aujourd'hui comme hier, ont toujours nié les faits de torture, ou fermé les yeux sur ces graves violations de la loi, commis dans le cadre des gardes à vue et même en milieu carcéral, les unités d'enquête agissant dans un sentiment d'impunité totale. Aussi, faut-il saluer enfin, cette fois-ci, la réaction des autorités, laquelle, je l'espère, sonnera comme un signal fort, un avertissement à tous ces bourreaux encagoulés qui peuplent les services d'enquête."

Et de s'interroger : " Faudrait-il y voir une simple coïncidence, d'autant que ce réveil des autorités, d'ordinaire muettes quand les victimes sont civiles, survient au constat que la victime est elle-même membre des Forces de défense et de sécurité ? "

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