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Politique

Éditorial : jamais deux sans trois !

Lin-Joël Ndembet - Directeur de la Rédaction et Publication du Quotidien L'Union

C’est le troisième référendum après ceux de 1958 et 1995. Les Gabonais ont rendez-vous avec leur histoire ce samedi. Ils vont, en effet, se prononcer par référendum sur le projet de Constitution soumis à leur approbation. La première fois, c’était pour la recherche de son autodétermination.

Exerçant pleinement leur souveraineté en votant pour la Communauté, nouveau cadre au sein des Territoires d’Outre-Mer et proposant dans la foulée du référendum sur la Constitution de la Ve République initiée par le général Charles De Gaule, les Gabonais avaient choisi majoritairement l'autonomie au sein de la France. Ils confirmaient, ainsi, leur ardent désir de s'émanciper vis- à-vis de la puissance coloniale et s'ouvrir la voie pour l'indépendance du pays deux ans plus tard en 1960.

La seconde fois ce fut pour la quête de liberté, d'une plus grande démocratie politique. Ils se devaient pour cela approuver les nouvelles règles de conduite des affaires publiques et d'organisation d'élections justes, crédibles et transparentes. Règles dont la mise en œuvre était conditionnée par la modification de la Constitution qui leur avait été soumise. 

À chacune de ces deux consultations, les Gabonais s'étaient massivement prononcés en faveur du "Oui". Leur choix d'adopter des réformes institutionnelles dont le pays avait besoin, quant à lui, avait été exprimé pour relancer, sinon, poursuivre avec plus de détermination, la marche en avant pour parvenir à une véritable démocratie acquise lors de la Conférence nationale organisée en 1990.

À la suite des violences et contestations qui ont émaillé la présidentielle de 1993, les négociations ayant abouti à la conclusion des "Accords" entre acteurs politiques des deux bords, procédaient de cet idéal démocratique et de liberté.

Entre les deux scrutins organisés dans des contextes historiques différents, celui marqué actuellement par l'avènement des militaires au pouvoir le 30 août 2023 vise, à donner naissance, à travers un "Oui" massif, à la nouvelle République gabonaise que porte le projet qui lui est proposé pour adoption. Cela au terme d'une campagne référendaire marquée, comme les deux précédentes, tout aussi par des fortes voix contraires appelant à voter «Non». 

Tout compte fait, après les deux dernières participation directe des Gabonais à un processus de démocratie directe - la voie parlementaire ayant été privilégiée depuis lors pour modifier la Loi fondamentale qui a jalonné notre vie politique - le dénominateur commun avec la présente consultation, reste et restera, sans aucun doute, cette volonté fortement ancrée dans notre ADN d'écrire une nouvelle page de notre Histoire.

Celle d'un peuple fidèle à ses traditions, d'un peuple épris de paix et de justice, d'un peuple toujours prêt à prendre son destin en main. Et qui là aussi, on n’en doute pas, posera un acte politique majeur qui restera gravé dans la mémoire collective et dans les annales de notre pays.

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