En actant la décision du rachat des actifs de la société Assala Gabon, le 15 février dernier à Libreville, lors d’une cérémonie présidée par le chef de l'État, Brice Clotaire Oligui Nguema, le Gabon a frappé un grand coup. Le pays vient, en effet, de réaffirmer son indépendance pétrolière en s’offrant les ressources du deuxième producteur national de brut. Malgré les réticences de certains groupes internationaux, la tête de file du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) n'a pas aux pressions extérieures. Car il s'agit d'une question d'indépendance économique.
Pour les férus de l’histoire africaine, la date du 17 août 1960 fait référence à l’indépendance politique du Gabon. Pour la nouvelle génération de plus en plus engagée dans la relance de l’économie nationale, la date du 15 février 2024 restera gravée dans les mémoires. En effet, celle-ci a vu retentir le gong de son indépendance pétrolière.
Depuis le 30 août dernier, date du "Coup de la libération" de notre pays d’un régime décrié par la population, le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI) avec à sa tête le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a fait de la restauration du Gabon et des Gabonais, son credo.
La prise en mains de cet important outil d'exploitation et de production pétrolière - second producteur en termes de volumes - en est la parfaite illustration. En rachetant donc les actifs de cet opérateur majeur sur la scène nationale, l'État, à travers la Gabon Oil Company (GOC), va exercer son contrôle sur plus de 60 000 barils de production quotidienne, ainsi que sur le terminal pétrolier situé à Gamba dans le département de Ndougou, dans la province de l’Ogooué-Maritime.
En clair, la gestion de toute la chaîne de valeur hydrocarbures va permettre son optimisation ainsi qu'un accroissement des compétences nationales dans la gestion d'un terminal pétrolier et la commercialisation du brut à l’international. De plus, cette expression de la souveraineté, chère au président de la Transition est un acte qui replace le Gabon sur la carte de l’Afrique et du monde, dont la portée va bien au-delà de l'industrie pétrolière.
Assurant la présidence de la conférence ministérielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour l’année 2024, le Gabon a encore de beaux jours devant lui dans le domaine de la production de l'or noir.
EXEMPLARITÉ* En s'offrant les actifs de l'opérateur pétrolier, les nouvelles autorités de la transition peuvent s'appuyer sur des exemples ayant déjà fait école dans la sous-région et même au-delà. Dans cette logique, en observant de près le développement des voisins, l'on s'aperçoit clairement que la souveraineté pétrolière est l'une des bases d'un développement économique assuré. De plus, en associant les élèves des lycées et collèges lors de la cérémonie de signature du SPA relatif au rachat, le chef de l'État veut envoyer un signal à ces derniers.
S'il s'est dit engagé à rattraper le retard accusé par notre pays durant de nombreuses années, le général Brice Clotaire Oligui Nguema n'a de cesse d'appeler la nouvelle génération à l'excellence pour une gestion future des ressources naturelles par les nationaux. À cet effet, voulant relever ce défi, le ministre du Pétrole Marcel Abéké n'avait pas manqué de souligner lors de cette cérémonie que "je peux vous assurer, Monsieur le président de la Transition, que les Gabonais en sont capables, car nous disposons de l'expertise humaine indispensable. J'ai pu en juger depuis que vous m'avez confié la responsabilité de diriger le département ministériel du Pétrole." De quoi rassurer les plus sceptiques.
Hans NDONG MEBALE
Libreville/Gabon