La Journée mondiale de lutte contre l'hépatite est un rendez-vous annuel lors duquel le ministère de la Santé mène une campagne accrue de sensibilisation autour de cette affection médicale, sous toutes ses formes, et dont les plus virales sont les hépatites B, D et C qui évoluent souvent vers des formes chroniques à savoir la cirrhose et le cancer primitif du foie.
Dans son discours circonstanciel, le ministre de la Santé, le Pr Adrien Mougougou, a déploré la forte prévalence des virus de l'hépatite B et C dans un pays à faible démographie comme le nôtre, où malheureusement elle est respectivement de 7,4 % et 5 %. Plus grave, d'après Adrien Mougougou, 15 à 40 % des porteurs chroniques de l'hépatite B, et 60 à 75 % de ceux porteurs chroniques de l'hépatite C finissent par développer une cirrhose et/ou un cancer du foie.
Que faire alors pour inverser cette tendance montante au plan national ? Le Pr Mougougou a une idée : “Pour faire tomber les barrières de l'hépatite, il faut supprimer les obstacles financiers, sociaux et systémiques, y compris la stigmatisation, qui empêchent l'élimination de cette pathologie et la prévention du cancer du foie”. Il a certainement raison. Tant au Gabon, d'après les chiffres glanés, la cirrhose représente 65,6 % des hospitalisations au service d'hépato-gastroentérologie du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), et le cancer primitif du foie la première cause de décès dans ledit service. Face à ce tableau préoccupant, Adrien Mougougou est formel : une urgence s'impose pour le Gabon.
Celle qui consiste à mettre en place un programme de lutte contre les hépatites virales, l'objectif étant de promouvoir une meilleure prise en charge de cette affection médicale sous toutes ses formes virales, notamment par la qualité des soins et des produits de santé. Un programme qui aura donc pour mission d'assurer un meilleur dépistage par une politique d'information de la population et des groupes exposés. D'instituer une meilleure prise en charge par la promotion de l'accès du plus grand nombre aux traitements avec des recommandations de bonnes pratiques pour les médecins, chirurgiens, dentistes, infirmiers, sages-femmes, etc.
Cela, à la vérité que les complications liées aux hépatites virales représentent un fléau qui ravage nos populations âgées de 25 à 50 ans. C’est-à-dire la frange la plus active de la société. “En effet, l'hépatite B se rencontre plus chez le sujet jeune entre 15 et 30 ans, probablement en raison d'une transmission verticale mère-enfant”, a-t-il confié. Pour y arriver, Adrien Mougougou pense à l'évaluation, par des études multicentriques, de la prévalence des hépatites B et C dans la population et la morbidité liée à ces deux infections.
À l'accentuation des campagnes de sensibilisation et à un meilleur accès des nouveau-nés au vaccin contre l'hépatite B dans les 48 heures suivant leur naissance. Enfin, il s'agit de former, selon une planification annuelle commune, tous les praticiens de la santé publique ou du privé pour l'information et la communication sur les avancées de la prise en charge des hépatites virales.
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