EN homme pressé, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, veut aller vite dans la mise en place des structures étatiques devant conduire la transition. Il n'a pas fallu attendre trop longtemps après la prise du pouvoir par les forces de défense et de sécurité le 30 août dernier pour voir progressivement s'installer les institutions en charge de la gestion de l'Etat durant cette période de crise.
La veille c'était la Cour constitutionnelle qui a été renouvelée dans sa presque totalité hier et en fin d'après-midi, c'est le Premier ministre qui a été nommé par le président de la Transition. Il s'agit de Raymond Ndong Sima. Membre de la plateforme Aternance 2023 et ancien candidat à l'élection présidentielle du 26 août dernier, il a été appelé hier pal le président de la Transition de conduire le gouvernement de la Transition. Une nomination du Premier ministre qui était très attendue pas les populations qui supputaient ces derniers jours dans les quartiers et autres salons feutrés sur le profil que devait avoir le Premier ministre de la Transition. Homme reputé rigoureux et rompu à la gestion des affaires de l'État, Raymond Ndong Sima n'est pas un novice en politique. Ancien député du canton Kyé, il a déjà occupé par le passé plusieurs postes de directeur de plusieurs sociétés privées et parapubliques.
Il a, sous Ali Bongo Ondimba, occupé le poste de ministre de l'Agriculture avant d'atteindre le graal en devenant Premier ministre. Durant la période allant de février 2012 à janvier 2014. Au cours de sa primature, on retiendra principalement le dépoussiérage du fichier administratif ponctué par de nombreux reclassements, avancements et intégrations de milliers de fonctionnaires. Il n'a pas eu que des amis durant cette période à la Primature.
Un certain nombre de ses coreligionnaires ne lui ont pas pardonné son caractère fougueux au point qu'il a eu maille à partir avec certains responsables de l'administration publique en, l'occurrence. Les déterminismes ayant prévalu à la nomination de Raymond Ndong Sima à la tête du gouvernement de Transition peuvent être trouvés dans le capital crédit qu'il a acquis au sein de l'opinion au cours de ces dernières années,l'altercation qu'il a eue avec un sénateur de la République lui ayant apporté d'une certaine façon un capital sympathie. En outre, son engagement, son patriotisme et son sens du devoir ont fortement contribué à sa désignation à ses nouvelles fonctions après une traversée du désert qui aura duré plusieurs années. D'autant qu'après son éviction du gouvernement en 2014, il n'a plus jamais goûté aux plaisirs d'une fonction politique. Il revient en force après le coup de force militaire.
Comme quoi, un homme politique ne meurt jamais. Gageons simplement que le Premier ministre de la Transition va parfaitement prendre la mesure de sa tâche au demeurant colossale au regard de nombreux chantiers qui les attendent lui et son équipe gouvernementale. S'il bénéficie actuellement de la confiance des militaires, les populations attendent de la juger sur pièce au terme de la Transition. Au lendemain de son départ de la plateforme PA 2023, l'ancien candidat à la présidentielle du 26 dernier a été choisi par le président du CTRI pour conduire l'équipe gouvernementale en charge de la gestion des affaires de l'Etat durant cette période transitoire.
A.M.
Libreville/gabon