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Société & Culture

CNAMGS : où vont les cotisations des assurés ?

siège de la CNAMGS. © DR

La Caisse Nationale d'Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) est sous le feu des projecteurs, et pour cause : les cotisations des assurés, censées financer leur accès aux soins, semblent ne pas répondre à leur vocation première. La suspension récente des conventions entre les pharmacies gabonaises et la CNAMGS, annoncée par le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), a mis en lumière un système qui vacille, menaçant directement la santé de 40 % de la population, principalement les plus vulnérables.

Dans ses déclarations d'octobre dernier, la présidente du Sypharga a averti que cette suspension, bien que lourde de conséquences, était devenue inévitable. "Nous ne pouvons plus supporter une dette qui ne cesse de croître", avait-elle déclaré, pointant du doigt les défaillances profondes de l'organisme. Les pharmacies, asphyxiées financièrement, ne parviennent plus à fonctionner normalement. Résultat : des Gabonais se retrouvent sans accès à leurs médicaments essentiels, incapables de payer les traitements nécessaires.

La crise met également en lumière une question importante: où vont les cotisations des assurés ? Censées garantir un accès équitable aux soins, elles restent collectées, mais leur destination réelle demeure floue. Pendant ce temps, les établissements de santé et les pharmacies continuent d'accuser un retard dans le remboursement de leurs prestations.

Les conséquences sont déjà dramatiques. Les malades chroniques interrompent leurs traitements faute de moyens, et l'état de santé de nombreux patients se dégrade dangereusement. Des observateurs tirent la sonnette d'alarme : une crise humanitaire pourrait émerger si rien n'est fait. En effet, les familles précaires, déjà éprouvées par des conditions de vie difficiles, subissent de plein fouet cette double peine.

Face à cette situation alarmante, le Sypharga prévoit d'aborder ce problème lors des 2èmes Journées de l'économie des établissements pharmaceutiques, prévues pour le 17 janvier 2025. Cet événement réunira des acteurs clés, notamment les ministères de la Santé, de l'Économie et des Affaires sociales, pour réfléchir à un modèle d'assurance maladie viable.

Mais le silence persistant des autorités inquiète. Alors que la crise s'enracine, l'absence de réponse concrète pourrait aggraver les tensions sociales. Il est désormais crucial que le gouvernement agisse de manière décisive pour redresser la situation. Les experts appellent à une réforme structurelle du système de santé gabonais, fondée sur la transparence et la responsabilisation de la CNAMGS.

Le temps presse. Sans une intervention rapide, le Gabon risque de basculer dans une spirale d'effondrement sanitaire et social.

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