Violence et expropriation: le Sénégalais Thiam et son neveu jetés en prison

La justice gabonaise a mis fin, vendredi, à la garde à vue prolongée du ressortissant sénégalais et de son neveu, en les envoyant derrière les barreaux de la prison de Gros-Bouquet à Libreville. Thiam Chiekou et Nzué Thiam Chiekou sont au cœur d’une sombre affaire de conflit foncier ayant viré à la violence au Cap-Esterias, au nord de la capitale.

L’affaire remonte à samedi dernier, lorsqu’une altercation a éclaté autour d’un terrain ancestral disputé. Thiam Chiekou, un gestionnaire immobilier, qui convoitait cette parcelle, aurait utilisé ses connexions au cadastre pour se faire établir des documents administratifs au nom de son neveu, profitant du patronyme gabonais de ce dernier. 

Des documents dont l’authenticité avait déjà été publiquement mise en doute par le ministre de l’Habitat, Ludovic Ménie, en déplacement sur les lieux.

Alertée par des appels à l’aide de la famille Bourdette, menacée selon elle par le Sénégalais, une délégitation de médiateurs s’est rendue sur place. La situation a dégénéré. Thiam et ses partisans les ont accueillis avec une extrême violence. Les faits reprochés sont lourds : agression à la hache sur un Gabonais et aspersion d’essence sur d’autres, avec la menace de les immoler. La victime de la hache a heureusement pu être sauvée.

Malgré la gravité des faits, les deux principaux suspects étaient restés en liberté dans un premier temps. Thiam Chiekou se vantait ouvertement d’avoir des relations haut placées au sein du palais de justice de Libreville, se croyant ainsi intouchable.

C’est finalement la Police judiciaire (PJ) qui a mis fin à cette impunité présumée en procédant à leur interpellation, le lendemain.

 Après une première nuit en détention, l’audace des deux hommes semble leur avoir coûté cher. La justice, qu’ils prétendaient influencer, les a finalement écroués. Ils attendront désormais leur procès en prison, risquant une lourde condamnation. L'enquête se poursuit.