Le tribunal de Karabük, dans le nord de la Turquie, a prononcé le 17 décembre 2024 l'acquittement de Dursun A.. L'homme présenté comme étant l'auteur du meurtre de l’étudiante gabonaise de 17 ans Jeannah "Dina" Danys Dinabongho Ibouanga, en 2023. Une douche froide pour la famille de la disparue et ses avocats, ainsi que pour la représentation diplomatique gabonaise dans ce pays pour qui de nombreuses zones d'ombre subsistent dans ce dossier.
En effet, cette décision de justice a aussitôt provoqué une onde de choc au sein de l'ambassade du Gabon à Ankara. Une source proche de la représentation diplomatique de convenir d'emblée de ce que ce verdict relève de la parodie de justice. Avant de souligner que dès l'entame de cette affaire, la partie gabonaise a été opposée à un groupe d'amis et de fonctionnaires de la ville de Karabük dont la seule ambition était de protéger leur "frère".
Entre autres questions qui ont taraudé les esprits, il y a le fait que le présumé coupable ne fasse l'objet d'inculpation qu'à la faveur de la 4e audition. Mais également que les faits survenus au sous-sol de l'immeuble où résidait l'étudiante ne soient pas pris en compte dans le cadre de l'enquête, en plus de ce que les auteurs du harcèlement par messages ne soient pas du tout inquiétés. Toute chose qui révolte d'autant plus l'ambassade du Gabon en Turquie, pour qui les magistrats commis dans le cadre de cette affaire ont tout simplement failli à leur tâche.
Poursuivi notamment pour "assassinat" et "agression sexuelle", l'accusé a plutôt été déclaré non coupable de ces charges. En dépit de ce que des images de vidéosurveillance montrent la jeune victime en train de prendre place à bord d'un véhicule conduit par le Turc, quelques heures avant que son corps ne soit retrouvé dans un ruisseau. Interrogé par des journalistes à sa sortie du tribunal avant son incarcération en avril 2023, Dursun A., aujourd'hui âgé de 55 ans, avait reconnu avoir transporté la Gabonaise.
Une autopsie avait, dans un premier temps, conclu à une mort naturelle par noyade, malgré la présence d'ecchymoses à la hauteur du cou et des reins. Toute chose à l'origine de la contre- expertise aussitôt exigée par l'ambassade du Gabon à Ankara. À noter que ce verdict est susceptible d'appel de la part de la partie accusatrice.