Trente jeunes dont six Gabonais interpellés par les agents des forces spéciales entre août et novembre 2024, sont accusés de trafic de drogue et autres stupéfiants. Après avoir été déférés devant le juge d'instruction du cabinet spécial, le 7 décembre de la même année, ils ont été transférés à la prison centrale de Makokou, dans la province de l'Ogooué-Ivindo.
Et pour cause. D'après un des parents auquel la juridiction a répondu : "Nos enfants sont des grands délinquants." "Nous avons longtemps cherché nos enfants. Nous ne savions pas où ils se trouvaient et même ce qui leur était arrivé. Jusqu'au moment où nous avions appris qu'ils étaient dans les geôles de la DGSS, au motif qu'ils seraient accusés de trafic de drogue. Depuis là, nous avons entrepris les démarches pour tenter de voir nos enfants, en vain, même l'avocat que nous avons engagé pour leur défense avait difficilement accès à ses clients ", explique une parente.
Aujourd'hui, 12 mois après leur "déportation" à Makokou, les parents des détenus se plaignent de ce qu'ils ne soient ni entendus, ni encore moins jugés. Aussi, se sont-ils constitués en collectif des parents d'enfants dits déportés à Makokou afin de parler d'une même voix. Le but étant de réclamer la justice et l'application du droit en faveur de leur progéniture. Ils estiment d'ailleurs anormal qu'une détention préventive dure près d'un an, assortie d'une déportation des justiciables loin de leur lieu d'interpellation.
Approché par nos soins pour en savoir plus sur le dossier, nous avons fait face à un mur de silence de la part du juge d'instruction du cabinet spécial. Entre-temps, le collectif des parents n'entend pas s'arrêter là. Du côté de Makokou, des sources judiciaires contactées expliquent qu'il s'agit de détenus dont les dossiers sont suivis à Libreville dans les juridictions spécialisées. Leur détention a été délocalisée pour des raisons de sécurité car ils faisaient partie d'un réseau international de trafic de stupéfiants. "Parmi eux il y a des adultes, des hommes d'affaires nantis."
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