• L'Union : M. le président, vous avez été élu le 4 mai 2024 à la tête du Comité exécutif de la Fédération gabonaise de natation. Pouvons-nous connaître le nombre de licenciés que compte votre fédération ?
- Stéphane Soami Mabiala : Le Gabon compte de nombreux nageurs disséminés dans tout le pays, rattachés aux ligues de l'Estuaire, du Haut-Ogooué et de l'Ogooué-Maritime. On compte plus d'une centaine de nageurs (licenciés) avec presque autant de non-nageurs (école de natation). L'objectif pour la saison qui commence est d'avoir officiellement 200 licenciés.
En sept mois d'exercice, que retenir de vos différentes actions ?
- La participation aux JO de Paris-2024 avec une première place en série de 50 m nage libre chez les dames de Lacour, bien que non médaillée. Je tiens à rendre hommage à Noélie Lacour et à Adam Mpali Girard de Langlade pour leur participation. Il y a eu également la participation de nos nageurs à la Traversée de Dakar-Gorée en septembre dernier, la remise de matériel à la Ligue de natation de l'Ogooué- Maritime, la participation aux Championnats d'Afrique Zone 2 à Accra, au Ghana où Lacour a obtenu 5 médailles dont deux d'argent et 3 de bronze, l'organisation de l'Open Water Clinic du 1er au 3 novembre à Libreville et la participation aux Championnats du monde en petit bassin du 10 au 15 décembre dernier à Budapest. Qu'à cela ne tienne, force est de reconnaître que la natation dans notre pays n'attire pas les foules. Pourtant le Gabon est entouré par de nombreux cours d'eau.
Pourquoi ce désintéressement ?
- La crainte des eaux, le nombre élevé de noyades dans l'arrière-pays et pas que (42 décès en 2020). Il y a aussi le manque d'infrastructures publiques dédiées à la pratique de la natation. Nous avons à cœur face à ces défis qui, en réalité, sont de réelles opportunités, de sensibiliser sur les enjeux de la pratique de la natation avec son impact sur la société, le tourisme, l'économie. En France, la natation est certainement la discipline depuis les JO, qui a créé le plus de licenciés en début de saison 24-25 du fait de l'effet Léon Marchand...
... et donc !
- Nous pensons que les Gabonais ont du talent. En témoignent les 5 médailles obtenues par Lacour aux derniers Championnats d'Afrique zonal. Le point important reste, à mon avis, la fourniture de plateaux de qualité dans les écoles, lycées et collèges avec la possibilité d'introduire la natation dans les curricula.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans l'exercice de vos fonctions ?
- Opportunités d'échanger avec les autorités sur la nécessité de mettre en place une politique sportive nationale qui intègre la participation de la population jeune avec pour objectif, sur 10, 15 ans, de produire des champions. Opportunités de transmettre les rudiments de la gestion de projets au niveau des ligues et des clubs. La performance est souvent corrélée à un ensemble de facteurs à la fois techniques, matériels et humains. Les ligues et les clubs doivent être pourvus de managers, pas que des maîtres-nageurs et des coachs. Les notions d'indicateurs, de critères de performance, d'objectifs, de profitabilité sont le propre des structures pérennes.
La Fégana a été créée en 2014 dans le but, entre autres, de vulgariser la pratique de la discipline à travers le Gabon. Dix ans après peut- on prétendre avoir atteint cet objectif ?
- Vulgariser la pratique d'un sport prend plus de 10 ans. En 10 ans, de bonnes choses se sont faites. Je tiens ici à rendre hommage à Crésant Pambo, premier président de la Fégana et actuel président du CNOG, et à Louis-Léon Folquet, fondateur de la Fégana, pour avoir révélé au Gabon la première génération de nageurs professionnels que sont Maël Ambonguilat, Saturnin Mpali, Aya Mpali Girard de Langlade, Adam Mpali Girard de Langlade, Kurt Ogouenkero. C'est une fierté !