Sogara : une véritable pompe à fric

Lors de l'instruction à la barre des sept coaccusés, plusieurs révélations ont été faites. Des révélations fracassantes qui ont fait état des nombreuses sorties d'argent, grâce aux montages financiers élaborés.

Sur les 130 milliards de francs CFA injectés par la société Augusta dans les caisses de la Sogara, dans le cadre du contrat de l'achat des résidus atmosphériques, 109 milliards ont été sortis des caisses de l'entreprise pour prendre des destinations inconnues.

À la barre, on apprend même que lors de la renégociation de ce contrat à Dubaï (Émirats arabes unis), entre le Gabon et la société Augusta, Gregory Laccruche, petit frère de Brice Laccruche Alihanga (BLA), à l'époque maire d'Akanda, avait participé à cette rencontre, bien que n'ayant aucun lien avec la Sogara, encore moins Augusta. Profitant ainsi des avantages de cette mission, payées par la Sogara.

Mieux, le Béninois Gérard Fannou, qui avait ses bureaux à la présidence de la République et jouait le rôle "de directeur de cabinet" du chef de l'État et homme à tout faire de BLA, avait même fait des injonctions au directeur financier de la Sogara, Billy Bendo Edo, pour décaisser la somme de 7 milliards au profit de l’entreprise Chiminal Gabon Company du défunt Alexis Ndouna, au risque d'être viré s'il ne s’exécutait pas, comme l'a fait entendre le parquet général.

À chaque décaissement d'argent, des bonus étaient distribués aux uns et aux autres. " 109 milliards ont été détournés au détriment de ce à quoi cet argent était destiné. L'État demande réparation et cet argent doit lui être remboursé ", a sollicité le ministère public auprès de la Cour. Demande rejetée par cette dernière.

Abel EYEGHE EKORE

Libreville/Gabon