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Faits divers & Justice

Session criminelle : 8 ans de prison et une interdiction de séjour au Gabon de 10 ans

Cour criminelle spécialisée : exploitation illégale d'or

C'est un triste sort qui a vraiment frappé sieur Aboubakar en ce mois de juillet 2021 à Ndjolé, dans le département de l'Abanga- Bigné (Moyen-Ogooué), où il a été interpellé par les éléments de gendarmerie en patrouille. De nationalité malienne, les agents l'ont trouvé en possession de rien de moins que 11,8 grammes d'or. Ce qui lui valu d'être traduit, le vendredi 28 novembre 2025, devant la Cour criminelle spécialisée pour répondre du crime d'exploitation illégale d'or. Une infraction réprimée par le Code pénal en son article 415 ainsi que par les dispositions 110 et 111 du Code minier gabonais. Des textes de loi que le procureur général a rappelé avec insistance à l'accusé lui indiquant que, si au terme de l'instruction à la barre, sa culpabilité était constituée, il encourt une peine pénale pouvant aller jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle et à une forte amende.

Mais lors de son interpellation, Aboubakar a vu sa situation aggravée par un autre délit : "défaut de carte de séjour". En clair, lui avaient fait comprendre les gendarmes, "il vivait sur le territoire gabonais en situation irrégulière. "Mais à la barre, il a soutenu que s'il travaillait aussi durement, c'était justement pour entreprendre une procédure de régularisation de son état. Et le maître des poursuites de lui rétorquer que c'est "bien avant de fouler le sol gabonais que toutes ces dispositions doivent être engagées, et non une fois sur place..."

Il faut dire, comme il l'a reconnu à la barre, qu'une sorte de guigne a bridé ses bonnes intentions pour bien vivre sans angoisse au Gabon. "J'avais déjà trouvé du travail à Ndjolé et me disais que cela me permettrait de réunir la somme nécessaire pour la carte de séjour à Libreville, mais c'est en ce moment que le Covid est arrivé et la société a dû fermer ses portes, licenciant tout le monde".

Il continue : "C'est alors qu'un jeune Gabonais, qui m'avait pris en estime, m'a proposé d'aller fouiller l'or dans les rivières de la contrée afin que je puisse m'en sortir. " Et c'est d'ailleurs en compagnie de ce jeune Gabonais qu'il a été confondu. Sauf que, lui, ne pouvait être arrêté, l'activité de l'exploitation artisanale de l'or étant réservé uniquement aux Gabonais, lui a expliqué le président de céans. En se lançant dans cette activité, il espérait échapper aux affres de la loi en matière d'immigration clandestine, elle lui a plutôt ouvert les portes de la prison. Lors de ses réquisitions, le parquet général a requis qu'il soit condamné à une peine de réclusion criminelle de 7 ans et à une amende de 300 000 francs. Le tout assorti d'une interdiction de séjour au Gabon de 10 ans.

Dans sa plaidoirie, Me Pascal Agnama Eboumi a d'abord sollicité au bénéfice de son client, "la compassion et les circonstances atténuantes" au regard de la sincérité de ce dernier et de son comportement exemplaire depuis son arrestation, non sans introduire la requête que la peine à lui infligée (si peine il y a) soit couverte par la durée de la détention.

Après délibération, la Cour a condamné Aboubakar à 8 ans de réclusion criminelle, peine assortie d'une interdiction de séjour au Gabon de 10 ans.

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