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Faits divers & Justice

Procès Ngambia : cette fois sera-t-elle la bonne ?

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Accusé de détournement de deniers publics et en prison depuis janvier 2017, l'ancien ministre de l'Économie se présente ce matin devant la Cour criminelle spécialisée, après plusieurs reports d'audience.

L'ancien ministre de l'Économie, Magloire Ngambia, comparaît, en premier de cordée, devant la session criminelle spécialisée qui s'ouvre ce matin au palais de justice de Libreville. Il devra, à cette occasion, répondre d'un chapelet de chefs d'accusation portant sur des malversations financières. Un détournement de deniers publics qui se serait produit alors qu'il dirigeait le méga ministère de la Promotion des investissements, des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire. C'est l'opération mains propres dénommée "Mamba" qui l'aurait confondu en janvier 2017, alors qu'il occupait le poste de conseiller du président de la République.

C'était une grande première : un ancien membre du gouvernement sérieusement inquiété pour des faits en rapport avec la gestion de son département ministériel. Instruite par la DGR (Direction générale des recherches), l'affaire avait été ensuite transmise au parquet qui, au regard de la gravité des accusations, avait décidé de placer l'intéressé en détention préventive à la prison centrale de Libreville, le 10 janvier 2017. Elles sont d'ailleurs nombreuses, les personnalités à avoir été interpellées dans le cadre de cette opération "Mamba".

En ce qui concerne l'ex-ministre Magloire Ngambia, il est inculpé pour détournement présumé de fonds publics. Il aurait détourné 4 milliards sur le financement des chantiers dont celui des travaux de la route reliant Akiéni et Onga, dans le Haut-Ogooué. D'un linéaire de 60 km, le tronçon aurait coûté 60 milliards de francs. Exécutés par le Groupe Santullo Sericom, les travaux ne seraient pas arrivés à leur terme, alors que l'argent, dit-on, avait été décaissé par l'État.

On cite également les ponts de Kango et de Mayumba ainsi que la route Tchibanga-Mayumba, qui auraient fait l'objet d'importantes sorties d'argent. Des investigations effectuées, il s'avère que ces chantiers auraient donné lieu à des pratiques de surfacturations.

Mais le cheminement judiciaire du dossier n'a pas été un long fleuve tranquille. Que de reports ! Le 22 juin 2017, alors qu'il devait comparaître devant la Cour criminelle spéciale (CCS), l'audience n'aura pas lieu. Convoqué le 13 mars 2019, le prévenu Magloire Ngambia ne s'était pas présenté à l'audience pour "raisons de procédure", ainsi que le déclarera un de ses avocats. Selon ce dernier, l'ancien ministre n'avait pas été régulièrement cité et "le procureur général près la Cour criminelle spéciale n'avait pas délivré un ordre d'extraction autorisant ou devant permettre à notre client d'être présenté devant les juridictions de jugement".



E. NDONG-ASSEKO



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