Ni l'orage qui s'est abattu hier sur la capitale gabonaise, ni la gadoue qu'a charrié celui-ci n'auront douché les ardeurs du néo quinquagénaire Brice Clotaire Oligui Nguema. Arrivé sur les coups de 17 h 30, vêtu d'un costume sombre, assorti d'une cravate de même couleur et d'une chemise blanche, ce dernier a directement mis les pieds dans le plat. En présence de son épouse Zita, ses "frères d'armes", les membres du gouvernement, les dignitaires de la République et les représentants de nombreuses associations.
Malgré la météo défavorable pour un événement d'une telle importance, le chef de file du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a fait sienne la maxime militaire selon laquelle "la pluie n'est pas un obstacle". Alors qu'il tombait des cordes, il s'est adressé aux populations qui a massivement pris d'assaut la Cité de la Démocratie. Précisément à quelques encablures du Palais des conférences en reconstruction – jadis joyau architectural de notre pays et l'une des fiertés, malheureusement détruit par l'ancien régime pour de fallacieuses raisons.
Dès l'entame de son propos, le président de la Transition a annoncé la couleur. "Je suis prêt à relever ce défi avec vous à mes côtés", a-t-il lancé. Avant de revenir sur la prise de pouvoir des militaires, le 30 août 2023. Non sans rappeler le contexte économique morose et l'état désastreux des caisses du pays. "(...) Tout le temps je continue à payer les dettes…", a-t-il déclaré. Une situation à mettre au compte du régime déchu d'Ali Bongo Ondimba qu'il a ouvertement accusé d'avoir engendré un système de prédation économique.
L'occasion faisant le larron, Oligui Nguema a dressé un bilan ou presque de la Transition. Citant des chantiers menés à terme en dix-huit (18) mois. Ce, dans tous les secteurs. Ce dernier de déclarer : " Je suis un bâtisseur et j'ai besoin de votre courage pour construire ce pays". Et de renchérir : "Si en 18 mois, nous avons pu réaliser tout cela, que pouvons-nous faire en 7 ans ?". Droit dans ses bottes, il s'est engagé à poursuivre l'œuvre entamée durant l'actuelle période d'exception politico-institutionnelle en République gabonaise, tirant à sa fin. "Nous voulons poursuivre, telle que nous l'avons entamée sous la Transition, la construction d'un nouveau Gabon".
L'ambiance déjà surchauffée aura atteint son pic lorsque le "tombeur d'Ali Bongo Ondimba" a annoncé la phrase tant attendue par les siens : " Après mûre réflexion et en réponse à vos nombreux appels, j'ai décidé d'être candidat à l'élection présidentielle du 12 avril prochain". Il n'en fallait pas plus pour susciter l'euphorie générale. D'où le slogan repris en chœur par l'assistance : "Oligui président". Après une petite pause durant laquelle le candidat à la présidentielle a esquissé des pas de danse au rythme du son hyper-populaire "Le moral est bandé", a évoqué les raisons de sa décision.
"Cette décision découle de ma volonté de construire avec vous un pays plus résilient, digne d'envie".
Le général "transcendé" de clamer : " Je suis prêt à présider aux destinées de notre pays". Une annonce de candidature qui s'est achevée en apothéose avec la coupure de son gâteau d'anniversaire.
random pub


