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Politique

"Pour convaincre la direction du parti d'accepter mon désistement, j'ai pris l'engagement d'accompagner les candidats du PDG"

Faustin Boukoubi

L'Union. Monsieur le président, vous êtes parmi les dignitaires du Parti démocratique gabonais (PDG) qui ne figurent pas la liste des candidats investis aux prochaines élections. S'agitil d'une décision personnelle ou d'un refus du directoire ?

- Faustin Boukoubi : Merci pour l'intérêt que vous manifestez à mon égard. Ceux qui suivent l'actualité politique se souviendront que le 10 août 2017, j'avais démissionné du poste de secrétaire général du PDG, que j'occupais depuis le dernier congrès organisé par le président fondateur Omar Bongo Ondimba fin 2008. Quelques mois plus tard, j'ai renoncé à une candidature au Bureau politique, préférant céder la place à un cadre plus jeune. Aux législatives de 2018, je ne voulais pas être candidat. C'est sur exhortation de la population et insistance de la direction du parti d'alors que je me suis résigné à me présenter.

Je ne l'ai pas regretté après coup, au vu des hautes responsabilités qui m'ont été confiées, en m'élisant président de l’Assemblée nationale. Du reste, en acceptant de me porter candidat en 2023, j'avais annoncé publiquement que je consacrerais ce dernier mandat à la préparation d'autres personnes à prendre la relève.

C'est dire que mon désir de favoriser l'émergence de nouvelles personnes ne date pas d'aujourd'hui. Pour ces dernières élections couplées de 2025, toute la base ainsi que les cadres de mon parti, se sont prononcés très largement en faveur de ma candidature.

J'ai dû décliner respectueusement cette offre, malgré l'insistance du directoire du PDG. Que le président Louembe, le membre du Comité permanent Moubelet, la secrétaire provinciale, le secrétaire départemental, les cadres et tous les militants du PDG reçoivent ici l'expression de ma profonde gratitude, pour la confiance. J'estime que d'autres compatriotes ont tout autant que moi voire davantage des capacités de représenter et contribuer au bien-être de la population. En toute humilité et sincérité.

Cette décision doit-elle être considérée comme la fin de votre carrière politique ?

- J'ai fait de mon mieux, sans prétention, mais les traces sont palpables. À d'autres de prendre le relais et d'en faire davantage, la vie étant un processus inexorable. Certes je suis arrivé en politique assez jeune, mais je n'ai jamais voulu y faire carrière. Ce sont les circonstances de la vie qui ont concouru à mon maintien dans la sphère politique.

En effet, coopté par le président Omar Bongo Ondimba, ce génie de la politique gabonaise, j'ai rapidement été adulé par la population de mon département et peut-être au-delà, du fait de mes actes et ma proximité avec elle. Des journaux de l'opposition et même votre organe de presse m'appelaient "le petit bosseur de Pana"...

Sans fausse modestie, je bénéficie jusqu'à ce jour d'un très fort capital de sympathie indéniable dans ma circonscription, à en juger par les appels quasi unanimes à ma candidature, au point où j'ai dû forcer les cadres du PDG à se faire violence, en acceptant l'idée "d'un plan B". Je rassure tous ceux qui appellaient à ma candidature que je demeure à leur service en tant que citoyen.

Pour convaincre la direction du parti d'accepter mon désistement, j'ai pris l'engagement d'accompagner les candidats du PDG. Je reste d'ailleurs membre du Conseil des sages. De surcroît, je soutiens la politique du président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui fait preuve de détermination à bâtir le Gabon.

Je ne cache aucun changement de posture. J'ai toujours adhéré à la conception selon laquelle, la politique c'est l'art de se mettre au service du plus grand nombre et non conquérir le pouvoir pour le pouvoir. Je continuerai dans cette veine. Par-dessus tout, ma dignité et mon amour pour mes petits-enfants me commandent la raison.

Comment appréciez-vous le processus électoral en cours ? Et quelle analyse faites-vous du climat politique en général, et de la situation au sein du PDG en particulier ?

- Au vu de l'organisation du dernier référendum et de l'élection présidentielle du 12 avril 2025, on peut considérer que le processus électoral se déroule convenablement. La réussite des élections est tributaire de la qualité des personnes appelées à leur organisation, notamment leur perspicacité, leur dextérité, leur degré patriotisme et leur moralité, ainsi que de la mise en oeuvre judicieuse des mécanismes de contrôle. S'agissant du climat politique, il dénote de la vitalité de notre démocratie.

En dépit du fait qu'il y ait eu un coup d'État, reconnu comme un Coup de libération, le climat politique est demeuré paisible, serein, constructif et les perspectives de développement paraissent rassurantes. Nul doute que le chef de l'Etat, fraîchement plébiscité, consolidera la paix, renforcera la démocratie et s'attellera à l'amélioration des conditions de vie de ses concitoyens. Il ne manquera pas de rectifier les aspérités éventuelles.

Quant à la situation qui prévaut au PDG, elle me paraît conjoncturelle et ne saurait résister à la puissance de l'esprit conciliant, rassembleur, unificateur et bâtisseur de son président fondateur, Omar Bongo Ondimba. Les vrais militants, convaincus et fidèles, qui tiennent à la préservation des idéaux fondamentaux de leur PDG, creuset de l'unité nationale, ne permettraient pas la perpétuation des dérives. Je suis toujours confiant : le PDG ne mourra pas !

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