Port-Gentil : un faux flic prend 16 ans de prison pour arrestation arbitraire

Chris Olsen Agnoye Léoumbou alias Billy, 43 ans, a été condamné récemment à 16 ans de prison par la Cour criminelle pour arrestation arbitraire sur Christelle Nkene, une Gabonaise de 37 ans. Une affaire qui a laissé l’assistance sur sa faim, car difficile de savoir s’il s’agissait véritablement d’une arrestation arbitraire ou d’une tentative de viol ou d’assassinat.

Les faits se produisent dans la nuit du 27 octobre 2021. La victime et son amie Nkondi Nkondi Mapamba quittent leur quartier, Côte-d’Azur, pour se rendre, à pied, au Fort-de-l’Eau, en plein couvre-feu du Covid-19, afin de se ravitailler en eau potable à la fontaine publique. En marchant, un véhicule surgissant de derrière fait semblant de foncer sur elles, avant de s'arrêter à leur hauteur. À bord se trouve Billy, qui se fait passer pour un policier. Il les menace de les conduire au commissariat central pour avoir violé l’heure du couvre-feu. Apeurées, elles tentent de fuir par des chemins opposés. Christelle est rattrapée par le faux policier qui lui ordonne de monter à bord du véhicule à l’effet de la conduire au poste de police. Mais au lieu d'aller vers la ville, il prend la direction du Cap-Lopez. En panique, Christelle saute du véhicule. Elle finit par sortir de sa cachette vers 3 heures du matin et se rend au domicile de son frère, non loin de là, pour lui relater sa mésaventure.

Pendant l’instruction à la barre, l'accusé a nié les faits tels que relatés par la plaignante. Indiquant qu'il avait proposé aux filles d’abréger leur parcours. Et que, sur le chemin, Christelle et lui s’étaient accordés pour avoir des rapports sexuels payants. Selon lui, Christelle avait sauté du véhicule parce qu’il roulait à vive allure.

Le Ministère public a requis 15 ans de réclusion criminelle et une amende de 2 millions de francs, outre la culpabilité du prévenu pour arrestation arbitraire. À titre principal, Me Eteno, pour la défense, a sollicité l’acquittement pur et simple, et à titre subsidiaire, l’acquittement au bénéfice du doute.

Condamné à 16 ans de prison dont 7 avec sursis, le faux flic devrait verser une amende de 2 millions de francs.