Le gouvernement a initié les 23 et 24 juillet derniers, par le biais du ministère de la Planification et de la Prospective, un atelier de lancement du Plan national de croissance et de développement (PNCD), lequel a permis de poser les fondations d'une stratégie inclusive et participative en vue de booster l'économie nationale. Avant celui-ci, le Gabon avait lancé le Plan national de développement pour la Transition (PNDT). Deux outils ambitieux qui, pourtant, ont l'air différents à première vue. Même si dans le fond, ils se ressemblent plus ou moins.
Y a-t-il une réelle différence entre le PNDT, porté par l'Exécutif avant l'avènement de la Ve République, et le PNCD en cours de mise en oeuvre ? Cette question vaut son pesant d'or, au regard des objectifs visés par ces deux outils d'aide à la décision qui ont en commun de promouvoir le bien-être des populations. Sauf que le premier est aujourd'hui dépassé et le second d'actualité. Pour rappel, le PNDT visait, entre autres, à identifier et prioriser les projets contribuant à l’amélioration du cadre macroéconomique et du bien-être des populations. Il était axé autour de cinq piliers principaux : modernisation de l’administration publique, gouvernance financière et lutte contre la corruption, pour ne citer que ceux-là. Tandis que le PNCD, récemment lancé et reposant sur les six axes du projet de société du président de la République, a pour objectif majeur de jeter les fondations d'un cadre stratégique devant l'orienter.
Sauf qu'en initiant l'actuel plan, on ne sait toujours pas, sur la base d'une évaluation efficiente et claire, ce qu'a produit le PNDT de façon perceptible et quelles en ont été les retombées, avant de mettre en oeuvre un nouveau. N'aurait-il pas d'abord fallu faire le point du précédent plan, apprécier ses réussites et ses échecs, avant d'élaborer le PNCD actuel, tout en s'assurant de la prise en compte des manquements du premier plan ? Car, une impression se dégage dans le fond : on n'a pas beaucoup avancé sur l'atteinte des premiers objectifs, si tant est qu'on doive déjà passer à de nouvelles stratégies de croissance et de développement. Dans la mesure où ces deux plans semblent avoir la même vision et quasiment les mêmes objectifs au final.
N'empêche que pour l'heure, le pays est suspendu au déploiement du PNCD en cours, afin d'en juger, à court terme, les réelles retombées, contrairement à son prédécesseur désormais aux oubliettes. Une situation qui renforce bien le propos du ministre d'État en charge de l'Économie et des Finances, Henry-Claude Oyima : ''Tirons les leçons du passé. Nous avons souvent élaboré de bons plans, mais c'est leur mise en oeuvre qui a toujours fait défaut ; faute de stratégies claires d’exécution, de mécanismes de suivi ou de prise en compte des risques...''. C'est dire à quel point, espère-ton, le PNCD sera scruté.
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