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Société & Culture

‘’Oncle Didine’’: le cinéma gabonais orphelin de son prince

Oncle Didine. © DR

Le cinéma gabonais est en deuil. Au-delà du 7e art, c’est le landernau culturel gabonais dans son ensemble qui pleure depuis ce 5 janvier 2025, Prince de Capistran, décédé des suites d’une longue maladie hier matin à l’hôpital d’instruction des armées Omar Bongo-Ondimba. Plus connu sous l’appellation affectueuse de "oncle didine", l’icône du cinéma gabonais filait vers ses 75 ans.

De son véritable nom Adrien James Prince de Capistran, Oncle Didine aura, plus de quatre décennies durant, illuminé le cinéma gabonais d’une brillance à nulle autre pareille dans son genre. Acteur et comédien polyvalent, il avait ce talent inné qu’il ne forçait nullement pour transmettre différentes émotions (du rire à la gravité d’une situation...) aux cinéphiles. Le parcours de cet autodidacte est digne d’éloges.

Flasback sur quelques pépites. 1986. Dans le "Singe fou" réalisé par Henri Joseph Koumba, De Capistran campe, magistral, le rôle d’Ikapi, une sorte de Robin des bois des tropiques qui vole aux riches pour donner aux pauvres. Impérial dans sa redingote rehaussée par un chapeau haut de forme, l’acteur crève l’écran par son talent. Le film arrache même l’étalon d’or du court métrage au Fespaco, La Mecque du cinéma africain, à Ouadougou.

Mais le film qui a véritablement propulsé De Capistran, c’est la série gabonaise à succès "l’Auberge du Salut" où il incarna justement le personnage de... Oncle Didine. Le cinéaste et formateur Dread Pol Mouteka qui réalisa deux épisodes s’en souvient : "Homme jovial, plaisant et plaisantant entre les prises. Mais une fois le clap activé, il se mue en comédien professionnel, rigoureux, diction parfaite, mimique juste".

Henri Joseh Koumba qui donne au Prince de Capistran son premier grand rôle dans "le Singe fou’"partage cette admiration : "Prince de Capistran a occupé une place unique dans notre cinéma. Alors qu'il a souvent joué les pères-fouettards, curieusement le public l'a toujours entouré d'une énorme sympathie." L’ancien DG de l’Igis (Institut gabonais de l’image et du son), Imunga Ivanga, salue pour sa part "un des comédiens les plus remarquables de notre cinématographie. Il avait un don inné pour le jeu".

Son successeur, Serge Abessolo, se souvient d’un homme toujours jovial, malgré la maladie et ce sentiment d’abandon, qu’il avait reçu il y'a à peine trois mois et à qui il destinait un futur rôle dans la nouvelle série gabonaise en cours de tournage, "Obalango". "Il était de la classe des "vrais" dont il reste, hélas, très peu de représentants. Royal Capi, ne faites pas semblant de partir, revenez, vous nous devez encore tant d'éclats de joie et de rire. L'art perpétue la Vie !", conclura Dread Pol Mouketa comme pour rappeler qu’un artiste de cette trempe ne meurt jamais.

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