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Chacun a choisi son taxi

Le débat autour des taxis est loin d’être terminé.

Le débat autour des taxis est loin d’être terminé. © DR

Il a suffi que se répande la rumeur selon laquelle des ressortissants camerounais auraient fait entrer au Gabon, notamment dans la capitale, environ 150 taxis, avec l'objectif de concurrencer le projet Taxi Gab, pour que les uns brandissent la préférence nationale et d'autres la peur de la xénophobie.

Les seconds semblent plus nombreux et défendent le fait que le vivre-ensemble n'est pas compatible avec la peur de l'étranger. "Des taxis importés par un Camerounais pour concurrencer Taxi Gab ? Et alors ? Je ne vois pas le problème. Faisons de la concurrence un moteur de progrès, pas un prétexte pour rejeter l’autre", écrit par exemple Emmanuel. Comme lui, beaucoup vont alors sortir leur argument principal : "le transport n’est pas un métier exclusivement réservé aux Gabonais, sauf si une loi en dispose autrement".

Furieux d'entendre cela, les premiers vont plonger dans les archives et réussir à exhumer une vieille décision de 1991. Tout fiers, ils vont vite la publier sur les forums WhatsApp ou sur Facebook. Selon l'arrêté 000634, signé par le ministre du Commerce de l'époque, André Dieudonné Berre, le métier de taxi, comme la boulangerie ou l'alimentation générale, est exclusivement réservé aux nationaux.

Pour ceux s'appuyant sur ce document, la nationalisation du secteur des Transports, entreprise par le projet Taxi Gab, doit se poursuivre et les atermoiements ne sont plus autorisés. De plus, ils mettent en avant que le métier de chauffeur de taxi, au Cameroun, est presque interdit aux expatriés. Il est donc normal qu'il en soit de même au Gabon. "Je ne suis pas d'accord, car nous n'avons pas besoin d'une concurrence dans ce genre d'activité. Je vous pose une question simple : combien de Gabonais sont chauffeurs de taxi au Cameroun ?", interroge Ben.

Pendant que le débat fait rage, les pages Digital News et Gabon Développement ainsi que l'artiste Arnold Djoud vont expliquer qu'il s'agit d'une fake news. Selon eux, les 150 taxis venant du Cameroun n'existent pas. Faux, rétorque alors Constant, il est déjà monté dans l'un d'eux. Ambiance, ambiance…

Mais qu'elle soit fausse ou vraie, cette histoire a au moins eu le mérite de pousser à la réflexion. Les internautes se sont interrogés, entre autres, sur les textes qui régissent le secteur des transports, le fonctionnement de la Douane et du ministère des Transports lui-même.

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