À vouloir trop bien faire, le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité – qui jusque-là tenait le bon bout dans le processus électoral en cours — pourrait susciter une polémique. Dont, franchement, on aurait pu se passer, estiment d'aucuns. En effet, sauf méconnaissance de notre part, c'est la première fois en République gabonaise que ce département communique deux fois successivement les résultats provisoires.
Même si le titulaire dudit portefeuille a fait évoluer le vocabulaire partant de "résultats provisoires à résultats consolidés", l'inédit s'est produit, ne manqueront pas d'affirmer certains. Incompréhensible argueront d'autres. Toujours est-il que le débat reste entier. Quid du rôle de la Cour constitutionnelle à qui incombe le dernier regard ? Et, par conséquent, la proclamation définitive des résultats.
La Commission nationale d'organisation des élections et du référendum (CNOCER) n'outrepasse-t-elle pas ses compétences et autres prérogatives ? D'autant qu'en dépit du gap de l'ordre de 4 % (soulevés par Alain-Claude Bilie-ByNze, notamment) inhérent aux suffrages exprimés, aucun candidat n'a décidé d'introduire de recours. Pourquoi donc ne pas laisser à la haute juridiction constitutionnelle, juge des élections, la charge de réajuster les chiffres, d'autant plus que tout le monde sait le caractère provisoire des chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur ?
Tout compte fait, d'aucuns estime Hermann Immongault et la CNOCER pouvaient bien se passer de la sortie d'hier, sans que personne ne crie au scandale. S'il est admis que toute œuvre humaine est perfectible (donc sujette à des ajustements), il ne faut tout de même pas oublier qu'aucun processus électoral ne relève de la perfection. Ce, même dans les grandes démocraties. Le Gabon n'échappant pas à cette règle.
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