Présidentielle : cette affluence qui raconte la reprise de la parole par le peuple gabonais

Ce 12 avril, les files d’attente interminables, parfois sous un soleil ardent, devant les bureaux de vote, racontent une histoire que les chiffres seuls ne peuvent résumer. Le peuple gabonais, longtemps resté silencieux, semble avoir choisi de parler haut et fort. Mais par le vote.

Et cette affluence est loin d'être anodine. Elle traduit, de l'avis d'un observateur de la vie politique, une dynamique qui est celle de donner une réponse assumée à l’appel de l’histoire. D'une confiance retrouvée en le vote.

Après des années de désenchantement électoral, où il a été désabusé, c’est donc tout un peuple qui se lève, stylo à la main, du moins encre au doigt, pour écrire une nouvelle page. Car pour certains, il n'est plus question de rester à la maison et se plaindre. "Aujourd’hui, chacun doit prendre sa part de responsabilité", estime Prisca, 20 ans, primo électeur, rencontrée au matin devant un bureau de vote à Nzeng-Ayong.

La transition menée par le président, Oligui Nguema semble avoir ravivé une flamme civique. Mais derrière cet élan, plane aussi une exigence qui est celle de la transparence électorale.

"Si notre vote n'est pas pris en compte, la rue reprendra la parole", prévient un jeune électeur, visiblement lucide.

Ce 12 avril n’est donc pas qu’un jour de vote. C’est un moment de bascule. Car toute une génération veut tourner la page de la résignation pour écrire celle de la responsabilité. Les regards sont désormais tournés vers ceux qui auront la lourde tâche d’honorer cette confiance retrouvée en le vote.