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Société & Culture

Justice : les magistrats suspendent leur grève

Une partie du bureau du Synamag.

Une partie du bureau du Synamag. © DR

Le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) a tenu hier au palais de justice de Libreville une assemblée générale extraordinaire, deux semaines après sa dernière réunion du 3  mars écoulé. L'objectif de cette rencontre, faire le point sur les avancées enregistrées et de décider de la conduite à suivre. Autrement dit, voir si le mouvement devait être levé ou non.

Finalement, les magistrats ont choisi de suspendre leur mouvement, bien que leurs revendications n'aient pas été satisfaites dans l'entièreté.

Dans son intervention, le président du Synamag, Landry Abaga Essono, a justifié cette décision prise dans un esprit patriotique. Aussi a-t-il rappelé que "le plus haut degré de la sagesse humaine est de savoir plier son caractère aux circonstances et se faire un intérieur calme en dépit des orages extérieurs". Cette sagesse, selon lui, est une force extraordinaire qui ne doit pas être confondue avec de la faiblesse.

Les magistrats ont également exprimé leur volonté d'atténuer les difficultés subies par la population, principale victime de la grève. Après deux mois de mouvement social, ils ont mesuré l'impact de leur action sur le quotidien des citoyens et ont décidé d'observer un répit, même temporaire.

Le contexte politique actuel a également joué un rôle dans cette décision. Le Gabon s'apprêtant à tourner une page sombre de son histoire, les magistrats estiment que le pays a besoin du concours de tous ses fils et filles pour bâtir un avenir meilleur. C'est pourquoi ils ont donc choisi de suspendre leur grève pour contribuer à cette dynamique positive.

Cependant, les magistrats n'ont pas manqué de rappeler leurs revendications. Ils souhaitent une justice de qualité, digne et indépendante, ce qui passe par l'amélioration des conditions de travail des acteurs de la chaîne judiciaire et la mise en place des politiques publiques fiables.

Le président du Synamag a également dénoncé certaines nominations "scandaleuses" au sein du Conseil supérieur de la magistrature et l'affectation de magistrats dans des juridictions fictives. Il a appelé à une réforme profonde pour offrir une justice de qualité aux citoyens gabonais.

Enfin, Landry Abaga Essono a adressé un message au chef de l'État, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour lui rappeler les différentes promesses faites lors du "coup de la Libération" du Gabon, le 30 août 2023. Il a souligné que l'amélioration du quotidien des Gabonais passe nécessairement par la restauration de la dignité et de l'honneur des institutions, y compris judiciaires.

Les magistrats profitent de l'élection présidentielle dont la tenue est prévue le 12 avril prochain en invitant les candidats à préciser leur vision pour une justice de qualité, soulignant que "la justice d'un pays est ce que le politique veut qu'elle soit". Cette déclaration met en lumière l'importance de la justice dans le fonctionnement démocratique du pays.

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