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Sport

Merlin Tandjigora : " Le football gabonais est notre patrimoine commun "

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• L'union : Vous avez mis un terme à votre carrière internationale en 2018 suite à votre grave blessure. Que devenez-vous ?

Merlin Tandjigora : J’ai tenté dans un premier temps de me faire traiter après ma grave blessure survenue effectivement en 2018. Et ce afin de revenir à mon meilleur niveau. Les aléas de ma prise en charge médicale ont été d’une pesanteur fortement regrettable qui m’a conduit à abréger prématurément ma carrière professionnelle et internationale. Qu’à cela ne tienne, ayant un moral de guerrier et de Panthère, j’ai poursuivi ma passion sous une autre forme : une reconversion professionnelle. En n'étant plus sur le terrain à exécuter les consignes du coach, mais au bord du terrain en donnant mes consignes tactiques et techniques de plan de jeu pour qu’ils soient exécutés. Pour dire simplement que je suis devenu entraîneur.

De fait, vous venez d'obtenir un diplôme d'entraîneur UEFA A. D'où vous est venue l'idée de changer de carrière ?

- Après mon grave accident au genou (ligaments croisés) sur le terrain avec les Panthères du Gabon face au Maroc pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde Russie 2018, j’ai eu du mal à revenir au meilleur de ma forme physique. Toutefois, étant passionné de ce sport roi, je ne me voyais pas faire autrement que d’accélérer ma reconversion professionnelle. Et raviver ma passion pour le football en me formant avec les meilleurs et les références en la matière. Tout en essayant de transmettre aux générations futures ce que l’on m’a transmis depuis mes débuts à Mouila en passant par l’Afrique, l’Europe et l’Asie. Et sachant aussi que la pratique du football dure un certain temps, je n’ai pas voulu être surpris à la fin de ma carrière. En commençant à réfléchir à la suite de ma vie. C’est pourquoi tout en essayant de revenir à mon meilleur niveau, je me suis inscrit au concours d’entraîneur UEFA pour réaliser mon second rêve que je caressais depuis quelques années.

Parlez-nous un peu de ce diplôme ?

- C’est un diplôme de référence assermenté pour un entraîneur de haut niveau. En France notamment, c’est jusqu’en senior régional 1 (R1) et 17 et 19 nationaux en club amateur. Dans certains pays en Europe, cette qualification d’entraîneur de football me permet d’exercer dans des divisions d’élite (D1-D2 ou D3), mais aussi dans certains pays en Afrique, en club comme en sélection nationale, mais cela n’est pas encore d’actualité. Chaque chose en son temps.

Et après l'obtention de ce diplôme ?

- Après l’UEFA "A", je souhaite continuer à me perfectionner. Tout en exerçant ma passion sur les bancs des équipes sportives qui me feront appel. Il y a d’autres paramètres sur quoi je dois encore progresser step by step : à l’exemple de l’analyse vidéo, la préparation mentale ou avoir des bonnes bases que je possède mais à renforcer en préparation physique. Toutes ces options sont à parfaire et que j’aimerais avoir avant de candidater pour l’UEFA pro.

De plus en plus, nos anciens internationaux embrassent la carrière d'entraîneur…

- …c’est une très bonne chose car ils ont beaucoup à transmettre aux générations futures et dans ce domaine, il y a beaucoup de métiers et pour tous les profils. Personnellement, je les encourage à le faire car notre football a besoin de tout le monde et de toutes les expériences constructives. Le football gabonais est notre patrimoine commun. Il participe à renforcer le patriotisme, le vivre-ensemble, la solidarité nationale, etc. L’esprit de Concorde est matérialisé au sein du mindset footballistique surtout lorsqu’il s’agit de défendre les couleurs Vert-Jaune-Bleu.

Pour conclure, un mot sur Mouyouma et les derniers résultats des Panthères ?

- À mon humble avis, c’est une superbe pioche et un modèle d’exemplarité pour notre équipe nationale. C’est un geste fort symbolique de la part de la Fédération gabonaise de football qui a décidé de prioriser le savoir-faire made in Gabon. Et connaissant un peu les hommes qui composent ce staff, je ne doute pas un seul instant de leurs capacités à redresser la baraque et ils ont déjà commencé le job. Ils ont été des grands footballeurs et aujourd’hui ils sont sur le chemin d’être des grands entraîneurs. Les résultats actuels de la sélection sont des signes d’intelligence collective que nous aussi on peut réussir. En mettant un peu de discipline et, surtout, avec la confiance du peuple et l’engagement de tout un chacun à son niveau. En tout cas, je leur souhaite toute la réussite lors de tous les matchs de qualification que je suis avec la même passion et avec l’amour de ce sport qui m’a tout donné.

Entretien réalisé par Willy NDONG

Libreville/Gabon

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