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Marie-Thérèse Vane : "le fonctionnement du CHUL dépend entièrement des dotations de l'État et des ristournes de la Cnamgs"

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l'union : Les récents mouvements de grève, liés au non-versement de primes dites de quotes-parts, ont mis en exergue de nombreux problèmes. Notamment la sempiternelle question de ruptures de stocks de consommables au niveau du laboratoire et de la radiologie du CHUL. Comment cela s'explique-t-il ? -

 

Marie-Thérèse Vane : La question que vous évoquez pose le problème du fonctionnement normal des services de l'hôpital, au-delà des services de diagnostic que sont la radiologie et le laboratoire. Le CHUL est l'hôpital de référence pour près de 80 % des Gabonais économiquement faibles, consultés et soignés gratuitement au quotidien. Les ristournes de la Cnamgs constituent donc la principale source de revenus du CHUL qui, lorsqu'elles ne nous sont pas régulièrement reversées, comme c'est actuellement le cas, biaisent le fonctionnement même a minima de l'hôpital. C'est aussi ces ristournes qui permettent le paiement des différentes primes, objet de mouvements sociaux que vous observez. Quant aux crédits et dotations de l'État, propriétaire du CHUL, ils servent en priorité à la programmation des investissements lourds que les ressources propres ne peuvent assumer. Le fonctionnement régulier du CHUL dépend entièrement de la mise à disposition à un rythme soutenu, des dotations de l'État et des ristournes de la Cnamgs. C'est la simple réalité.

 

Les sages-femmes du CHUL avaient fermé en juin 2021 la salle d’accouchement pour réclamer, entre autres, l’amélioration des conditions de travail. Le chantier de la future maternité est toujours en cours. Quand sera-t-elle livrée et que fera-t-on des anciennes maternités ?

 

- Difficile de m'avancer sur les délais de livraison de la future maternité du CHUL. Ce que vous devez savoir, c'est que le CHUL n'est pas le maître d'œuvre de ce chantier. L'entreprise adjudicataire reçoit ses instructions et rend compte directement aux plus hautes autorités sanitaires du pays. Toujours est-il que le chantier, interrompu près de 10 ans durant, a repris depuis un an et est très avancé. Le gros œuvre est quasiment terminé. Reste le volet médical du bâtiment qui focalise actuellement l'attention de toutes les parties prenantes. Il ne faut pas oublier que la relance du chantier de la nouvelle maternité est le résultat de l'audit de la Task force de la présidence de la République qui a justement révélé que l'État avait débloqué la quasi-totalité des budgets nécessaires alors que le chantier n'était pas allé à son terme. S'agissant des anciennes maternités, où les conditions de travail et d'hospitalisation se dégradent chaque jour davantage, leur avenir sera discuté en temps opportun sur instructions de l'État, propriétaire de l'hôpital.

 

En janvier dernier, vous avez rencontré les responsables du Programme intégré pour l'alimentation en eau potable (PIAEPAL) pour évoquer les travaux de réhabilitation et de renforcement des capacités des équipements de distribution d’eau au Chul. Où en est ce projet ?

 

- Il faut d'abord préciser que le PIAEPAL est un programme du gouvernement gabonais, financé par la Banque mondiale, dont l'objectif est de travailler à la réduction du stress hydrique dans certaines agglomérations du Grand Libreville. J'ai eu le bonheur d'avoir été informée, fin janvier dernier, par une délégation des membres du PIAEPAL que le CHUL, entre autres sites administratifs, avait été retenu comme bénéficiaire dudit programme. Les travaux, m'a-t-on fait savoir, devraient démarrer dans les meilleurs délais. De fait, en raison de la vétusté des équipements de production et de distribution d’eau, le Chul peine à fournir 300 000 litres d'eau par jour, nécessaires à la consommation et au fonctionnement de ses services. Mais, il faut garder à l'esprit que, tout autour de nous, d'autres structures et administrations sont hélas confrontées à la même difficulté. Comme il faut préciser que la production et la distribution de l'eau potable ne sont pas de la compétence du Chul dont la mission consiste notamment à assurer l'accès aux soins de qualité aux populations.

 

La sécurité a-t-elle été renforcée au CHUL après les affaires de la maîtresse meurtrière en 2019 et du bébé kidnappé en 2021 ?

 

- Il est de notoriété publique qu'il n'existe nulle part de risque zéro en matière de sécurité. Il est donc malvenu, de ma part, de m'exprimer en termes d'affaires comme vous le faites. Il y a simplement eu des incidents sur le parcours, parfois imputables à la négligence et à la naïveté de certains usagers. Les questions de sécurité sont régulièrement discutées dans les réunions du Comité de direction de l'hôpital et à chaque fois, réajustements et renforcements de capacité sont opérés dès que cela est nécessaire. Nous n'avons pas la prétention de tout régler, mais nous veillons au grain tout en appelant à des synergies et à la vigilance de tout un chacun.

 

Serge A. MOUSSADJI

Libreville/Gabon

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