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Enquête

Lutte contre les violences basées sur le genre : la "masculinité positive" en promotion à Libreville

OSC et partenaires au sortir de la cérémonie de lancement de la campagne sur la masculinité positive.

En dépit de décennies d'efforts, notamment de la part des mouvements féministes et autres "femmes à mandibules" dont le plaidoyer en faveur de la cause féminine semble plutôt avoir radicalisé les hommes, la violence contre le genre en Afrique demeure la forme la plus répandue et socialement acceptée de violation des droits de l'Homme. Laquelle dépasse les frontières, la race, la classe, l'ethnie et la religion.

L'écrasante majorité de ces violences, qu'elles soient psychologiques, physiques, sexuelles ou relevant du harcèlement (sexuel notamment), des mariages forcés ou autres, sont perpétrées par des hommes, en particulier à l'encontre des femmes et des jeunes filles. Et même si la plupart des hommes n'ont jamais recours à la violence ou ne l'approuvent pas du tout, le fait est qu'ils constituent en grande majorité les auteurs de ces mauvais traitements infligés à la gent féminine.

Cette masculinité finalement toxique, qui s'observe à toutes les strates de la société, ne fait nullement avancer la lutte contre les violences basées sur le genre, principalement en Afrique.

Or, pour mettre fin aux inégalités entre les hommes et les femmes de manière générale et remédier aux inégalités structurelles et institutionnelles, conformément à la Déclaration des Nations unies sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes, il est nécessaire voire indispensable d'impliquer les hommes à travers une approche novatrice, la "masculinité positive", dont la campagne de sensibilisation a été lancée dernièrement à la Commission nationale des droits de l'Homme par l'ONG Agir pour le genre, en partenariat avec l'ambassade de France.

Aux représentants des organisations de la société civile œuvrant pour les droits de l'Homme présents ce jour- là, la présidente exécutive de l'ONG, Nicole Nguema Metogo, a expliqué que "la masculinité positive est une approche novatrice, transformatrice pour la lutte contre les violences basées sur le genre. Elle vise à impliquer les hommes et les garçons aux processus de développement d’une société plus juste eté galitaire. Cette approche nécessite de redéfinir une nouvelle forme de lutte qui engage plus les hommes. Elle promeut des comportements dépourvus de violences basées sur le genre, principalement à l'égard des femmes. "

Après donc le lancement de cette campagne, Agir pour le genre s'est déployée les 23 et 24 octobre derniers à Kalikak, dans le 1er arrondissement de Libreville et sur le site de Bolokoboue, dans la commune d’Akanda, pour des activités de sensibilisation au sein des communautés. Cette croisade, qui devrait également atteindre l'intérieur du pays à moyen ou long terme, a pour ambition de promouvoir la notion de masculinité positive dans l'optique de la lutte contre les violences basées sur le genre au Gabon.

Il s'agit de faire en sorte que l'ensemble des normes traditionnelles, stéréotypes et autres comportements associés à la masculinité soient désormais dépourvus de violences et, particulièrement, à l'égard des femmes et des filles.

"Plusieurs jeunes garçons ont montré de l'intérêt à cette approche novatrice de sensibilisation et témoigné de leur engagement pour la promotion d'une masculinité saine et positive. Nous avons au total touché près de 100 personnes, mais nous allons poursuivre nos sensibilisations dans d’autres quartiers et établissements supérieurs tout au long du mois de novembre", promet Nicole Nguema Metogo.

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