Ni biographie, ni autobiographie encore moins un manifeste. Le corpus de la littérature gabonaise vient de s’enrichir d’un nouveau titre, Le testament de Charles. Un roman historique inspiré du héros gabonais Charles N’Tchoréré mort pour la France. L’ouvrage fraîchement primé au dernier salon du livre africain de Paris (14-16 mars 2025) a été présenté au public gabonais le vendredi 21 mars 2025 à l’Institut français de Libreville, provisoirement délocalisé au cercle Pompidou à La Sablière.
Du haut d’une estrade réunissant les professeurs Joseph Tonda, Pierre Mongui et Dr Franckline Ntsame Okourou (modératrice), l’auteur, Charles Eboulé, a édifié l’assistance sur son ouvrage et sa démarche d’écriture sur le capitaine N’Tchoréré.
Ici l’auteur et journaliste d’origine camerounaise tente un cheminement intellectuel visant à faire en sortes que l’Afrique, le Gabon en particulier, puisse se réapproprier une partie considérable de son histoire dans l’entre-deux guerres et dont le capitaine Charles N’Tchoréré reste l’une des figures de proue. En toile de fond y transparait également toute une génération, celle de l’école Montfort où Ntchoréré formait un trio remarquable avec deux de ses cousins Antchouet et Louis Bigman. Mais aussi la problématique des ‘’Tirailleurs sénégalais’’
Sur les traces de N’Tchoréré depuis 2010, Christian Eboulé a parcouru l’Afrique (Gabon, Cameroun, Sénégal, Mali) et la France (Vincennes, Fréjus, Airaines…) avec au final une belle moisson de témoignages, récits et documents ayant servi à bâtir ce roman de 214 pages, une fiction avant tout, bien que le narrateur soit Charles.
Les premiers documents émanant bien entendu de la famille de N’Tchoréré dont un des membres, Marcel Ntchoreret - aux premières loges de la cérémonie - est resté admiratif de cette saga-testamentaire de son héroïque aïeul ayant défendu la patrie française au prix du sang dans ultime sursaut d’orgueil, stoïque et résolu, face à une mort imminente. Ce que le Pr Tonda a nommé ‘’Le combat contre la négation de son humanité’’ par delà toute considération raciale ou raciste. Le combat ultime pour lequel Christian Eboulé insiste : ‘’la France a une dette de sang envers l’Afrique’’.
Un ouvrage dont des étudiants de la filière Littérature gabonaise du département des Littératures africaines de l’Université Omar-Bongo (UOB) se sont appropriés en soirée par une magistrale représentation théâtrale dans salle comble et comblée.
Une représentation scénique qui préfigure l’ambition de Christian Eboulé pour son livre : le porter au cinéma avec, pourquoi pas, l’acteur et producteur gabono-américain Samuel L. Jackson dans le rôle du capitaine N’Tchoréré. Mais avant il faut d’abord traduire le livre en anglais…
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