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Sport

Les mésaventures de Rodrigue Ogoula à Istanbul

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Le 15 décembre 2021 au soir, l'ancien pensionnaire du Stade Mandji (D1), Rodrigue Ogoula, 24 ans, consulte son compte Facebook. Et là, il tombe sur une annonce vantant les mérites de la structure Pélican SC et de sa filiale turque CampProfi. Une occasion à ne pas rater. En aucun cas, se dit-il. Il prend immédiatement contact avec les Turcs via son aîné. Il raconte : " Après avoir consulté l'annonce, j'en ai parlé à mon aîné. Lequel a immédiatement pris attache avec les responsables du centre. Les conditions de départ étaient bien précises. Ils m'ont demandé de payer le titre de transport aller et retour, le visa en ligne et le titre de séjour. Une fois à Istanbul, je devrais débourser l'équivalent de 2 000 euros (1,3 million de francs). Ce montant prend en compte l'hébergement et la restauration pour une période d’un mois". Amadoué par les propos rassurants des dirigeants turcs, Rodrigue Ogoula s'envole le 17 février 2022 pour Istanbul (Turquie).

 

Une fois sur place, il s'acquitte des 2 000 euros. La finalité étant de lui trouver un club professionnel au bout d'un mois… Au terme des 30 jours, l'ancien Stadiste ne voit rien venir. Les dirigeants ne lui disent rien de bon non plus. " Sur place, ils m'ont fait savoir que si mon profil était intéressant au bout d'un mois, on allait poursuivre l'aventure et me prendre en charge. Au cas contraire, j'avais l'obligation de quitter le centre. Un mois après ma venue, les dirigeants ne m'ont rien dit. Et je suis resté trois mois de plus. Malgré mes interrogations, ils m'ont gardé, sans plus". Et c'est au terme du troisième mois que les problèmes de notre compatriote vont commencer. "Un soir, tard dans la nuit, les dirigeants sont venus me voir pour me demander de payer encore 2 000 euros. J'ai catégoriquement refusé. Ils m'ont agressé et je me suis défendu. Ils ont fait venir des gens pour me faire sortir de l'hôtel dans la nuit, sans succès. Je me suis révolté. Et c'est le lendemain qu'ils m'ont mis dehors". Sans le sou, Rodrigue Ogoula se retrouve donc à la rue. Puis est provisoirement hébergé par un ressortissant béninois, lui aussi renvoyé du centre pour avoir "trop parlé" et refusé de payer.

 

Désormais, notre compatriote se bat pour pouvoir regagner le pays avec le sentiment de s'être fait rouler. Du côté des dirigeants du CampProfi, interrogé par notre Rédaction, ce sont des menaces. "Nous avons fourni toutes les informations nécessaires à partir des comptes officiels. La police, le ministère turc de l'Intérieur, des Affaires étrangères et la Fédération gabonaise de football ont été informés de l'affaire. Désormais, seuls nos avocats et nos lois traiteront de cette question. Des négociations sont en cours avec le ministère turc des Affaires étrangères pour supprimer le service de visa électronique au Gabon". Interrogé sur le comportement des dirigeants du CampProfi, l'ambassadeur du Gabon en Turquie, Jean-Bernard Avouma, qui n'a pris connaissance de l'affaire que via L'Union, a indiqué qu'il n'appartenait pas " à ces dirigeants de donner des injonctions, encore moins des directives allant dans le sens de mettre à mal les bonnes relations diplomatiques entre Libreville et Ankara".

 

Au CampProfit, plusieurs autres compatriotes, faute d'argent, risquent également d'être renvoyés. Il s'agit de Dalian Toung Allogho, Nathanaël Bongo Mbourou, Éric Jospin Bekale, Rodi-Junior Effage et Stane Essono Nguema.

 

Willy NDONG

Libreville/Gabon

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