Le « Père de la Nation » a-t-il été jeté aux oubliettes ? La question mérite d’être posée au vu de la négligence de certains compatriotes sur son patrimoine culturel.
En effet, dans la journée du lundi 4 novembre, un contingent de policiers anti-émeute, accompagné de deux huissiers de justice, s'est rendu au domicile du premier président gabonais, Léon Mba, sis au carrefour éponyme.
Comme une patrouille en mission commando, ils cisaillent la chaîne qui maintenait le portail fermé et accèdent à l’intérieur de la concession. Puis, tous se dirigent vers un logement annexe, en étage, positionné du côté droit de la résidence principale où ils intiment l'ordre aux enfants qu'ils trouvent de sortir dans les minutes qui suivent. Non sans commencer à mettre les affaires dehors et de procéder aux premières démolitions.
Tout le haut de l'appartement est détruit, sous les regards impuissants de quelques membres de la fratrie Léon Mba. De ce qu'il ressort, l'un des petits-fils du premier président du Gabon, en la personne de Théophile Mba Andeme, l'aurait vendu à un ressortissant à un peu plus de 300 millions de francs. Et cela à l'insu des autres membres de la famille. Il se revendique propriétaire de ce côté de la concession qui, selon lui, appartenait à sa mère.
Selon une source familiale, Théophile Mba Andeme a toujours voulu vendre ce bien mais n'y est jamais parvenu à cause de l'opposition permanente des autres membres de la famille.
" L'affaire a été portée devant la justice, et pendant que nous sommes encore dans le fond du dossier, grande a été notre surprise de constater que certains magistrats établis au tribunal de Libreville, ont délivré un document d'expulsion de la famille qui résidait dans la maison, aux fins de procéder à sa destruction. Lesdits documents nous ont été présentés par l'huissier Mintcho Sofiano ", explique-t-il. Non sans préciser qu'à la vue de tout cela, d'autres membres de la famille ont justement été contactés pour leur expliquer la situation qui se passait au carrefour Léon Mba.
" Pendant plusieurs minutes, les policiers cassaient la maison, avant que n'arrivent sur le site deux procureurs de la République qui leur ont demandé immédiatement de cesser. Rassurant les membres de famille que la justice va se pencher sur ce dossier afin de faire éclater toute la vérité ", ajoute notre informateur.
Concernant le Libanais qui a payé le bien avec Théophile Mba Andeme, " celui-ci ne s'est jamais présenté ici sur les lieux et personne ne le connaît ", a confié un autre membre de la fratrie Léon Mba. Lequel insiste que " ce bien n'est ni à vendre, ni à céder ".
Face à cette situation, les membres de la famille de l'illustre disparu interpellent les pouvoirs publics, particulièrement le président de la République, sur l'urgence de se saisir de ce dossier. " Le Libanais, qui a acheté cette maison, devrait même avoir peur de s'engager sur un tel chemin. Cette maison est un patrimoine national. Elle n'appartient plus qu'à la famille Léon Mba, mais à tout le Gabon ", lance l'un des descendants du père de la nation.