La Poste SA : les postiers entre espoir et incertitudes

Plongée dans une crise sans précédent qui fragilise ses agents depuis plusieurs années, La Poste SA retrouvera-t-elle un fonctionnement normal, voire optimal ? La question reste entière, tant les difficultés persistent malgré de multiples rencontres entre partenaires sociaux et ministres successifs de la Communication, sans qu’une solution durable n’ait encore été trouvée.

À l’initiative du Syndicat national de la Poste (Synaposte), l’actuel ministre de la Communication et des Médias, Paul-Marie Gondjout, a échangé le 04 septembre dernier avec les représentants du personnel. À l’issue de cette rencontre, le ministre a assuré que l’ensemble des dossiers relatifs aux revendications des postiers sont désormais "sur la table de la plus haute autorité de la République, en l’occurrence le président de la République", a rapporté Davy Mamboundou, secrétaire général du Synaposte.

Parmi ces revendications figurent la restructuration de La Poste SA et l’octroi d’une rallonge budgétaire, sous forme de subvention d’équilibre, afin de garantir le paiement des salaires jusqu’au 31 décembre 2025 et de relancer les activités génératrices de revenus via un programme de réforme. Selon le syndicaliste, " la non-maîtrise de la masse salariale a conduit à l’épuisement prématuré de l’enveloppe budgétaire allouée à La Poste SA, censée couvrir toute l’année, mais qui s’est achevée dès le mois de mai ". Le programme de restructuration étant déjà sur la table du gouvernement, il ne resterait plus que sa mise en oeuvre.

Concernant les arriérés de salaires des mois de juin, juillet et août, Paul-Marie Gondjout a promis de tout mettre en oeuvre pour soulager le personnel, tout en demandant davantage de temps en raison de certaines contraintes administratives. "Aujourd’hui, nous avons de bonnes raisons de lui faire confiance puisque le paiement des arriérés est en cours. Tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici peu", a indiqué M. Mamboundou.

Le syndicat a également attiré l’attention du ministre sur "l’aggravation du climat social", marqué par des pressions, intimidations, harcèlements et sanctions disciplinaires jugée s disproportionnées de la part de la direction générale. "Tout cela dans un contexte où les postiers ne savent pas dans quelle direction va La Poste SA. Cela ne peut plus durer", a averti le Synaposte.