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Gabon : une Constitution passée au scanner

Le vice-président de l’Assemblée nationale, François Ndong Obiang (à g.), la présidente du Sénat, Paulette Missambo (centre), et le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema (à dr.), lors de la remise de la Constitution, le 17 octobre 2024. © Présidence de la République gabonaise

Depuis que chacun dispose entre les mains d'une copie du projet de Constitution de la République gabonaise, la tension monte d'un cran.

Si beaucoup s'étaient lancés, à corps perdu, dans une campagne prématurée pour le Oui ou le Non, il semble maintenant que chacun décortique le moindre article, regarde ce qu'il y a de nouveau et cherche à comprendre ce que la validation de la Loi fondamentale, au terme du référendum, implique pour le futur. En somme, les prises de position sont passionnées.

De la passion, il y en a autour de l'article 170, notamment. Ce dernier stipule : "Les acteurs des événements allant du 29 août 2023 à l’investiture du président de la Transition, ne seront ni poursuivis ni condamnés. Une loi d’amnistie sera adoptée à cet effet". Et comme il fallait s'y attendre, certains cherchent ce que cela cache.

"Quel est l'intérêt pour un Gabonais normal de spéculer sur une amnistie à l'endroit de ces militaires ?", demande alors Geoffroy Foumboula, député de la Transition, alors que les débats font rage. Simplement parce que beaucoup de personnes qui ont du mal à comprendre pourquoi le lieutenant Kelly Ondo et ses camarades ne seraient pas concernés par la future mesure. Certes, leur tentative de coup d'État a échoué. Mais ils ont montré la voie et méritent la même considération, avancent- ils.

"Pourquoi les uns et pas les autres", s'interroge Guy-Roger. L'alinéa de l'article 43, qui préconise l’interdiction des successions familiales et qui aurait été exigée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, a suscité d'autres controverses.

"Cette disposition incarne une volonté de modernisation démocratique et répond aux attentes de nombreux Gabonais qui craignent depuis des années une concentration héréditaire du pouvoir, illustrée par l’alternance entre Omar Bongo Ondimba et son fils Ali Bongo Ondimba", renseigne Digital News.

Sauf qu'en dépit de bonnes intentions, Jeune Afrique croit savoir que ce projet prépare "un régime ultra-présidentiel". "Le projet de Constitution, publié à moins d’un mois du référendum prévu le 16 novembre, supprime le poste de Premier ministre et durcit les conditions d’éligibilité à la présidence", écrit ce média. Flairant le bon coup, subtilement, certains veulent surfer sur le mécontentement né de certaines dispositions pour faire campagne pour le non.

Il n'y a pourtant aucune raison d'avoir une méfiance envers ce texte, semble leur répondre Murielle Minkoue-Mintsa, ministre de la Réforme des Institutions. "Nous avons tenu compte des voix qui se sont levées çà et là et nous avons fait des propositions qui nous permettront d'aller à une élection présidentielle apaisée après le référendum, dans le cadre de la Transition, parce que c'est de ça qu'il s'agit. On a examiné chaque article, on a tranché pour que nous ayons une Constitution qui réponde à vos aspirations." Les prochaines semaines risquent d'être mouvementées.

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