Les faits remontent dans la nuit du 16 avril 2022 à Ongali, un quartier du 2e arrondissement de la commune de Franceville. Vers minuit, Naomie Chaïda Kangui sort avec des amis pour prendre un verre au bistrot "Le Tchalamam", laissant son bébé de 13 mois à la maison. Alors que le nourrisson est en pleurs, la grand-mère qui en avait la garde décide d'aller le déposer auprès de sa fille au troquet.
Noire de colère, la jeune dame prend la direction du quartier Ombelé et parvenue en face du commissariat, elle jette l'enfant dans la Mpassa. Puis retrouve tranquillement ses amis comme si de rien n'était.
Deux jours plus tard, sur ces entrefaites, la grand-mère à la recherche de son petit-fils commence à s'inquiéter. Il n'en faut pas plus pour qu'elle dépose une plainte contre sa fille au commissariat central de Franceville pour disparition d'enfant. Sous la pression des éléments de la Police judiciaire (PJ), la mise en cause avoue avoir jeté le nourrisson dans la rivière.
En enquête préliminai re comme en instruction, Naomie Chaïda Kangui reconnaît s'être débarrassée du rejeton pour qu'il ne continue plus à l'empêcher de faire ses virées nocturnes avec des amis. Tenant le siège du Ministère public, le procureur général, Belline Ongouori Lekogo, a requis 20 ans de réclusion criminelle.
" L'acte était prémédité depuis, elle a agi avec discernement. Qui peut accepter un tel châtiment à son enfant qui se trouve sous les eaux mangé par les poissons ? ", a-t-il relevé.
Me Thierry Nguia, le conseil de l'accusée, a sollicité des larges circonstances atténuantes et la réduction de la peine proposée par le Ministère public. Non sans faire observer à la Cour l'enfance difficile de sa cliente, victime de troubles mentaux et rejetée par son père.
Pour la défense, la maison d'arrêt n'est donc pas la solution. La Cour présidée par Tatiana Elvira Mezui Tchatchou Ntsame a déclaré Naomie Chaïda Kangui coupable de meurtre. En répression, elle l'a condamnée à 10 ans de prison dont 3 assortis du sursis et à 1 million de francs d’amende.
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