Les peines prononcées par le tribunal correctionnel spécialisé satisfont manifestement la Direction générale de la documentation et de l'immigration (DGDI), selon les conseils de cette administration. Estimant que le capitaine Junior Thierry Otsobogho, l'autre élément impliqué dans cette affaire, a purgé une peine juste.
LA Direction générale de la documentation et de l'immigration (DGDI) ne va pas se pourvoir en cassation dans l'affaire dite des faux passeports, selon ses avocats, Me Jean-Paul Moumbembé et Me Boguikouma. D'autant plus que leur client juge satisfaisante la décision rendue dernièrement en appel par le tribunal correctionnel spécialisé. Cette juridiction s'est montrée très dure à l'égard des trois étrangers poursuivis dans ce dossier. Elle les a déclarés coupables des délits de faux et usage de faux. En répression, elle a condamné les Libanais Chehab Abagha Abbas et Georges Ekia A.
Adel, ainsi que le Malien Konaté Lhassane à 10 ans de prison ferme chacun. Ils ont, en outre, écopé d'une amende de 6 millions de francs chacun. Le tribunal correctionnel spécialisé a également ordonné l'expulsion du territoire national, de Chehab Abagha Abbas au terme de sa peine. Les avocats ne comprennent cependant pas le refus opposé à la DGDI de se constituer partie civile, alors qu'elle jouit d'une autonomie de gestion et a subi un lourd préjudice. L'autre motif de satisfaction de la Documentation réside dans le fait que le capitaine Thierry Junior Otsobogho, ancien chef de service passeports à la DGDI, a aussi purgé sa peine. On rappelle qu'il a écopé de deux ans de prison dont 8 mois avec sursis pour faux. En plus de s'acquitter d'une amende de 3 millions de francs. Tout laisse penser que sa durée en détention a simplement été convertie. De fait, en prison depuis deux ans, le policier a par conséquent quitté le pénitencier.
Rappelons que c'est en novembre 2020 que ce réseau de malfaiteurs a été mis à nu par la DGDI. Mais qu'il agissait depuis 2016, selon des sources policières et judiciaires. Les personnes impliquées ont favorisé l'établissement de près de 200 passeports gabonais à partir de faux documents administratifs, notamment des certificats de nationalité, des décrets portant attribution de la nationalité, des certificats d'authenticité des procès-verbaux de notification, des jugements déclaratifs de nationalité et des cartes nationales d'identité. Ces documents étaient délivrés moyennant des sommes allant de 1,5 million à 4 millions de francs par dossier. Au moment où l'on fait état de l'arrestation en France de 14 individus présentés comme étant des Gabonais, pour trafic de billets d'entrée au musée du Louvre, l'épilogue de ce dossier de faux passeports souligne, selon Me Jean-Paul Moumbembé, l'obligation pour la justice de ne pas se montrer clémente à l'égard des personnes qui commettent ce genre de crimes. Dans la mesure où il en va de la crédibilité du passeport gabonais.
G.R.M
Libreville/Gabon