Lors des derniers Jeux olympiques de Paris-2024, nos cinq ambassadeurs ont tous été éliminés dès le premier tour. Et de quelle manière ! Et pour les Jeux paralympiques de Paris-2024, nos deux représentants, à savoir David Moukagni (100 m) et Fabiola Mengue Pambo (lancer du disque) ont terminé derniers de leurs concours respectifs, donc éliminés également d'entrée.
Tout comme les judokas cadets et juniors engagés lors des derniers Championnats d'Afrique de Yaoundé (Cameroun). Ils sont tous rentrés bredouilles. Pas de quoi s'étonner dans la mesure où depuis plusieurs années, rien ne se fait dans le sens du développement du sport local. De gros moyens financiers sont pourtant dégagés par les pouvoirs publics pour développer le sport national.
Malheureusement plus de 90 pour cents de ces fonds sont engloutis lors des déplacements de nos différentes sélections avec des résultats connus d'avance : l'échec ! Échec parce que les compétitions domestiques, toutes disciplines confondues, n'existent plus. Les différentes Coupes du Gabon, en handball, taekwondo, karaté, football, judo, financées par l'État, et destinés à détecter les nouveaux talents ont disparu.
Résultat : les différentes sélections se font par affinités et copinage. Le mouvement sportif national est en berne. Même le National-Foot ne se joue plus. Le découragement s'est installé chez nos jeunes sportifs qui, las d'attendre une hypothétique reprise, se tournent vers d'autres métiers pour tenter de survivre ! Tout simplement désolant ! la question qui se pose est celle de savoir si nous pouvons imaginer une société sans sport.
La réponse est non ! Le sport est devenu, au fil des ans, un enjeu politique, économique et social. Dans certains pays, le sport fait partie des secteurs les plus dynamiques pour la création d'entreprise : en France, par exemple, plus de 200 mille entreprises travaillent directement pour le sport. À l'international, quand on parle du sport gabonais, deuxnoms reviennent régulièrement : Pierre-Emerick Aubameyang et Anthony Obame. Mais voilà : cette aura n'a jamais été capitalisée dans notre pays.
Le mouvement sportif doit se remettre en marche avec la création des différentes académies, la formation des cadres et entraîneurs de haut niveau, le financement des fédérations, des ligues, des associations et reprise de toutes les activités sportives sur toute l'étendue du territoire avec une feuille de route bien précise.
Il est donc temps de relever la tête afin "qu'aux yeux du monde et des nations amies, le Gabon immortel reste digne d'envie", comme résonne si bien "La Concorde", notre hymne national. Ce qui n'est pas encore le cas dans le domaine du sport.
Willy NDONG
Libreville/Gabon