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Faits divers & Justice

Esther Miracle : le Tribunal correctionnel joue les prolongations

Le Tribunal correctionnel lors du procès d'Esther Miracle, le vendredi 25 juillet 2025.

Il faudra patienter encore au moins deux mois pour connaître la décision du Tribunal correctionnel sur l'affaire Esther Miracle, le navire exploité par la société Royal Coast Marine, qui a coulé au large de Libreville, le 9 mars 2023, et dont l'épave n'a jamais été recherchée. En effet, alors qu'elle devait se tenir hier, l'audience a été renvoyée à la prochaine rentrée judiciaire.

Cette juridiction joue ainsi les prolongations, car c'est la troisième fois qu'elle reporte l'examen au fond de ce dossier. Un nouveau renvoi dû à un problème de procédure, apprend-on. "Le Tribunal renvoie la cause et les parties à la deuxième audience correctionnelle après la rentrée judiciaire pour régularisation de la procédure", selon un arrêt communiqué aux parties. Tout en réservant les dépens. À tout prendre, le Tribunal veut se donner plus de temps avant de se prononcer. Ce qui est tout de même étonnant, quand on sait que l'affaire est entre les mains de la justice depuis 25 mois déjà.

Pour rappel, sur les 161 passagers que transportait le ferry, les chiffres officiels font état de 30 morts et de disparus. Quelques jours plus tard, le directeur général de la Marine marchande de l'époque, Fidèle Angoue Mba, des collaborateurs et le patron de Royal Coast Marine, Blaise Mbadinga, avaient été arrêtés avant d'être placés en détention.

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Lire aussi - Esther Miracle : où en est l'enquête nautique ?

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Hier, la juridiction de jugement devait se prononcer sur les requêtes des avocats des mis en cause qui, primo, sollicitaient la comparution de l'État gabonais, à travers l'Agence judiciaire de l'État (AJE), en raison de sa responsabilité civile en tant que tutelle de la direction générale de la Marine marchande. Mes Anges Kevin Nzigou, Tony Serge Minko mi Ndong et Martial Dibangoyi-Loundou continuent de soutenir que ce qui est reproché à leurs clients ne relève pas d'une mission personnelle, mais plutôt d'une responsabilité attachée à leur statut d'agents de l'État. Tout en alertant, en cas de condamnation, sur la personne habilitée à supporter les indemnisations.

Secundo, ils sollicitent le Tribunal pour qu'il convoque des personnes qui étaient aux responsabilités à l'époque, afin qu'elles l'édifient sur les moyens mis en oeuvre pour secourir les naufragés, lorsque le cri de détresse a été lancé.

En somme, sur le système national de secours. À les écouter, "le naufrage d'Esther Miracle est un festival de dysfonctionnements techniques, administratifs et au niveau du dispositif national de secours".

Mais si l'audience n'a plus eu lieu, le Tribunal a rejeté la demande d'intervention forcée de l'État par la comparution d'Alain-Claude Bilie-By-Nze (alors Premier ministre) et Brice Constant Paillat (ex-ministre des Transports) formulée par les parties civiles. Il l'a également fait concernant la remise en liberté provisoire sollicitée par la société Royale Coast Marine pour ses dirigeants.

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