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Économie

Dette publique : une guerre acharnée contre le Gabon

Le Fond Monétaire International. © DR

Les instances financières internationales mènent une offensive contre le Gabon et son président. © DR

Elles ont donc, en guise de représailles, lancé des obus sur plusieurs fronts aussi bien au plan régional que dans l'espace financier mondial, où elles exercent de fortes pressions sur les autorités. Lesquelles sont devenues curieusement la cible de campagnes de décrédibilisation, de marginalisation. Elles vont même jusqu'à entraver les actions menées par notre pays sur les marchés financiers, etc.

Et comme il est de coutume dans ce genre de manœuvres de déstabilisation, ces institutions agissent avec la bénédiction et la complicité de certains chefs d'État, y compris des diplomates de pays partenaires, qui sont les porte-voix, les fervents défenseurs des intérêts de leurs Etats, arpentent les couloirs du Palais Rénovation pour exiger purement et simplement le remboursement de la dette contractée.

Le règlement récent d'une tranche de la dette à hauteur de 17 milliards de francs CFA et 3 milliards de francs CFA au bénéfice respectif de l'Agence française de développement (AFD) et de la Banque africaine de développement (BAD), pour ne citer que ces deux établissements, tout comme pour d'autres partenaires, résultent de cette stratégie. Pour de nombreux observateurs habitués aux arcanes de  ces milieux financiers occidentaux, principalement, ces pratiques sont courantes. Contrairement à d’autres régions, d'autres créanciers bilatéraux, à l'exemple de la Chine, à laquelle le Gabon doit plusieurs milliards de francs environ, se montrent plus compréhensifs. Pékin n'ayant jamais ménagé son soutien aux autorités gabonaises dans leurs efforts initiés pour restaurer la crédibilité du Gabon.

Cette dette globale estimée à de plus 7 500 milliards de francs CFA (environ 70 % du PIB en 2022) due, malheureusement, à  des emprunts massifs, souvent mal perçus à l'international en raison de la gestion opaque et des conditions d'emprunt souvent désavantageuses, est devenue intenable pour le Gabon, contraint, parfois, à faire des choix dictés par la situation économique et financière difficile que traverse le pays.

Entre les exigences sociales formulées par les populations en proie à d'énormes difficultés et régler la dette, les dirigeants ont été amenés à opter pour des aspects sociaux stratégiques et prioritaires en raison des attentes de leurs compatriotes. Notamment, payer les rappels des fonctionnaires, les allocations des bourses d'études, les pensions de retraite, recruter au sein de la Fonction publique et régler d'autres charges sociales, construire des infrastructures, etc. Des choix guidés par le seul leitmotiv : "oui à la dette, mais pas contre le bien-être des populations", qu'assume pleinement le général-président Oligui.

Au grand dam des partenaires financiers qui ne mesurent pas  trop souvent le niveau exact des attentes sociales de la population gabonaise, mais exigent, quoi qu'il en coûte, aussi bien au plan de la stabilité, du climat social et autres, le remboursement de la dette. Or, nul n'ignore, encore moins ces instances financières, que la dette obère très sérieusement les finances publiques d'un pays déjà en difficulté, comme le Gabon qui doit en même temps poursuivre ses efforts de développement. Cette exigence de bailleurs de fonds étrangers est la preuve suffisante, selon de nombreux observateurs, qu'ils sont prêts à confiner les populations dans la précarité.

Cette approche patriotique teintée de réalisme social est à la source même du gros désaccord entre le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, et les partenaires financiers avec lesquels le Gabon a toujours entretenu des relations ayant régulièrement des hauts et des bas. Car, pour avoir maintenu la priorité au financement des aspects sociaux, il aura suffit d'un simple retard de paiement d'une échéance, pour que des torpilles sur fond de pression soient lancées sur le Gabon.

Une réaction disproportionnée et qui ne se justifie pas, mais qui ne devrait nullement conduire les autorités gabonaises à sacrifier le mieux-être des populations sur l'autel du remboursement de sa dette, laisse-t-on entendre au sommet de l'Etat où l'on entend privilégier un règlement de la dette à un rythme conforme aux ressources dont dispose le pays.

Il reste que la question de la dette publique gabonaise soulève de nombreuses interrogations quant à son utilisation au cours des dernières décennies. En effet, si on avance, officiellement, qu'elle a servi à plusieurs objectifs, principalement orientés vers le financement de projets d'infrastructures, de développement économique et de gestion des finances publiques, l'état du pays dont ont hérité les militaires montre bien que ces objectifs-là n'ont pas été atteints, au regard des indicateurs et du niveau de précarité des Gabonais.

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