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Économie

Des hommes nouveaux pour des entreprises malades

Les entreprises basées au gabon. © DR

Le coup de balai opéré par le chef de l’État, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, lors du dernier Conseil des ministres en dit long sur sa volonté d’assainir la gestion des entreprises publiques les plus vitales pour l’économie nationale et qui se trouvent au cœur du quotidien des populations.

Le nouveau casting proposé paraît, une nouvelle fois, indiscutable au vu des qualifications et des états de service des promus. Sauf que l’expérience a prouvé que l’expérimentation uniquement des cracks au sein de la haute administration s’est révélée pour certains un passage douloureux, voire catastrophique en termes de résultats.

Diplômés pour la plupart des plus grandes écoles d'Europe et d'Amérique, ayant fait leurs armes dans les plus prestigieux cabinets ou multinationales à l'internationale, le retour au pays natal broie souvent mystérieusement l’extrême compétence de ces cadres qui, au final se révèlent être des génies de la manipulation des comptes publics et des fins spécialistes en détournement de l'argent du contribuable gabonais.

Les autorités de la Transition réussiront-elles cette fois-ci et définitivement à conjurer ce mauvais sort ? Ont-elles trouvé enfin le remède miracle pour empêcher ces nouveaux patrons de puiser sans vergogne, pour leur propre compte et ceux de leurs affidés, dans les caisses de l’État ? L’expérience des " BLA Boys " et plus récemment de la " Young team " illustre à merveille cette génération de " cracks 2.0 ", férus des nouvelles technologies mais absorbés par un appétit démesuré et gargantuesque pour l’argent public.

La nouvelle cuvée du président Oligui sera-t-elle cette fois-ci à la hauteur ? Les premiers jours vont s’annoncer déterminants pour la plupart. Car tous ont une particularité. Ils héritent d’entreprises malades ou au cœur de scandales financiers : SEEG, Gab’Oil, La Poste, CNNII, Agasa, PNPE, FGIS, Seteg, Trans’Urb, Pizolub... Ils devront donc appliquer chacun, une thérapie bien définie où la moindre erreur sera fatale et impardonnable aux yeux des autorités de la Transition.

Au sommet de la " pyramide des attentes ", c’est la Société d’énergie et d’eau du Gabon qui focalise, naturellement, l'attention de la toute la nation. S'il a pu, comme ses prédécesseurs, jubiler à l’annonce de sa cooptation en qualité de directeur général de la SEEG, Steeve Saurel Legnongo sait qu’il se trouve au milieu d'un champ de mines où chaque décision hasardeuse pourrait lui exploser au visage.

Inconnu de la boîte et ignorant tous les codes secrets de la maison, l’ex-administrateur provisoire de la BGD sait qu’il n’a qu’une seule mission dans l’immédiat : proposer un plan crédible pour mettre fin aux délestages et régler le contentieux naissant avec le groupe turc Karpowership concernant la fourniture d’électricité à partir des navires flottants immobilisés depuis des mois au large de Libreville. Tout le reste paraît, au vu des urgences, secondaire.

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