Rufin Didzambou, directeur de l’ENS suspendu de ses fonctions, se retrouve donc au cœur de la polémique. Accusé de multiples actes d’insubordination envers sa hiérarchie, il est reproché à l’homme d’avoir organisé des assises de l’établissement, formulé des recommandations, et pris des décisions importantes sans consulter ni la ministre de tutelle, ni le conseil d’administration.
Parmi ces décisions controversées, la création de BTS, une initiative qui, selon ses détracteurs, va à l’encontre de la vocation première de l’École : former des enseignants et non des enseignants-chercheurs. Des accusations réfutées par le Pr Hilaire Ndzang Nyangone, président du Snec-ENS. Pour qui Rufin Didzambou s’est plutôt illustré par son souci de conformité et de justice.
En effet, il aurait réhabilité des étudiants de licence interdits de redoublement en première année, une mesure qui contrevenait au décret 340 autorisant ce redoublement. Pour le syndicaliste, cette décision du directeur général suspendu respectait les textes officiels, contrairement à l’interprétation faite par la tutelle qui y voit un acte de défiance.
Autre point de friction : l’organisation des assises de l’ENS, en phase avec les recommandations nationales sur le système LMD, censées renforcer la cohésion au sein de l’établissement. Là encore, la ministre y a perçu un acte d’insubordination, arguant qu’elle n’a pas été consultée.
Pour le Snec-ENS, ces critiques relèveraient d’un acharnement injustifié, ou, selon les mots du syndicaliste, d’une tentative de "chercher des poux sur la tête d’un chauve". Certes Rufin Didzambou bénéficie du soutien des syndicats, mais une question reste entière : avait-il le droit de contourner sa hiérarchie, d’autant plus que l’ENS est placée sous une double tutelle ?