La rentrée des cours et tribunaux est l'heure de fixer le cap de la nouvelle année judiciaire qui s'ouvre et de mettre sur la table les défis du secteur de la Justice. Au cours des dernières années, on a, en effet, assisté aux grèves qui, malheureusement, ont paralysé l'appareil judiciaire.
Entre les greffiers et les magistrats qui revendiquent, entre autres, des meilleures conditions de travail et de vie, on s'attendait, avec l'avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), à une véritable accalmie au sein de la Justice.
Or, les greffiers revendiquent toujours un statut particulier, estimant avoir été patients durant toute l'année judiciaire 2023-2024. Ils espèrent son aboutissement, car "ce projet a connu beaucoup de lenteur dans son traitement au niveau de la Chancellerie". En réalité, il ressort que l'adoption de ce texte proposé semble peu probable. D'ailleurs, la Chancellerie leur a demandé de le revoir au sein d'une commission en vue d'un examen, ce qu'ils rejettent naturellement.
Ensuite, se pose également la question du financement des primes accolées à leurs prétentions qui n'est pas encore réglée, explique-t-on au ministère de la Justice. Non sans faire état des avancées visant la restauration de leur dignité suite au reclassement de nombre d'entre eux en avril dernier.
Pour ce qui est des magistrats, après la promulgation du Statut particulier, ayant abouti à la suspension de la grève qui a paralysé le secteur pendant neuf mois et d'autres acquis, l’indépendance de la justice gabonaise et la poursuite de l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail restent toujours à l'ordre du jour.
Landry Abaga Essono, nouvellement élu à la tête du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) formulait d'ailleurs dans son discours circonstanciel, le vœu "qu'en- semble, main dans la main, et dans un esprit de fraternité, nous accomplissions la seule mission qui nous est assignée : faire de la magistrature un corps digne et indépendant (...)".
On peut ainsi affirmer sans risque de se tromper qu'une des attentes des acteurs du corps judiciaire pour l'année qui s'ouvre est la validation de leurs revendications et le fonctionnement optimal du système judiciaire gabonais.