À Angondjé, un collectif de 218 employés du groupe Arise fait face depuis plusieurs années à une occupation illégale de ses terrains, malgré plusieurs décisions de justice définitives qui reconnaissent leur droit de propriété. Cette affaire, récemment ravivée par des démolitions ordonnées par la justice, met en lumière la difficulté pour les institutions de faire respecter le droit face à des individus se réclamant de proximité avec les plus hautes autorités de l’État.
Les parcelles concernées ont été attribuées en 2019 par la Société nationale immobilière (SNI) aux employés d’Arise, dans le cadre d’un programme social visant à favoriser l’accès au logement des travailleurs du groupe présents sur les sites de Port-Gentil, Owendo, Nkok et Libreville. Ces attributions ont donné lieu à des titres fonciers régulièrement établis et enregistrés.
Face à des occupations illégales apparues dès 2021, plusieurs procédures ont été engagées. La justice gabonaise a tranché à quatre reprises en faveur du collectif, notamment en décembre 2023 et à trois reprises en 2025, confirmant sans ambiguïté la validité des titres détenus par les employés et ordonnant l’expulsion des occupants illégaux.
Malgré ces décisions, certains individus refusent d’obtempérer, érigeant de nouvelles constructions en toute illégalité. Parmi eux figurent, selon le collectif, des personnes se réclamant proches du président de la République, qui instrumentaliseraient leur prétendue influence pour entraver l’exécution des décisions de justice.
En septembre 2025, une réquisition de démolition a été émise pour mettre fin aux constructions illicites. Sous la supervision du directeur général de l’ANUTTC, un état des lieux par drone a été effectué, permettant de délimiter précisément les zones concernées. Sur les 14 hectares du projet, seuls 9 lots restent encore en négociation, les autres ayant été formellement restitués à leurs propriétaires légitimes.
Mme Aboul ou Nz ambi , représentante du collectif, salue une "reconquête pacifique du droit et de la justice" après plusieurs années d’intimidations. "Nos collègues ont cru en l’État de droit. Nous n’avons jamais voulu de confrontation, seulement que la loi soit appliquée à tous sans distinction", souligne-t-elle.
Selon plusieurs observateurs, le dossier d’Angondjé illustre la nécessité de restaurer l’autorité de la justice face aux dérives foncières et aux trafics d’influence. La tentative de contournement d’une décision judiciaire exécutoire par des personnes invoquant leur proximité avec le pouvoir met en péril la crédibilité même de l’État.
Le collectif des employés d’Arise appelle donc les autorités à assurer la pleine application des jugements rendus, afin de clore définitivement ce dossier et de rendre au droit sa primauté sur les réseaux d’intérêts.
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