Épinglé dans le cadre de l'enquête relative aux malversations financières orchestrées à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l'ancien chef comptable de cet organisme parapublic a été placé sous mandat de dépôt le 6 janvier dernier à la maison d'arrêt de Gros-Bouquet.
Le responsable, manifestement impliqué dans un mouvement financier illicite à hauteur de 250 millions de francs, a été inculpé de trois chefs d'accusation. LA rafle des personnes impliquées ou soupçonnées d'être mêlées aux malversations financières ayant eu lieu à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) se poursuit. Ainsi, le 6 janvier 2023, l'ancien chef comptable de l'organisme parapublic, Jamil Moudouma, a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville. Après avoir été présenté au parquet de la République par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR), puis auditionné par un magistrat instructeur qui l'a inculpé pour "complicité de détournement de fonds publics", "instigation aux menaces" et "enlèvement", a-t-on appris de sources proches du dossier.
Dans la foulée, un autre cadre de l’organisme de prestations sociales a, quant à lui, été inculpé pour "déclarations mensongères". Il s'agit de Sylfe Armand Onguia Ongaye, qui a cependant été laissé en liberté. Le placement en détention préventive de Jamil Moudouma est en rapport étroit avec les détournements massifs d'argent opérés à la Caisse nationale de sécurité sociale.
À cet effet, engagée pour faire toute la lumière sur cette affaire, dame Alima avait malheureusement été enlevée, le 11 novembre 2022 vers 15 heures, pendant qu’elle attendait un transporteur urbain devant le siège social de l’institution. Ses ravisseurs l'avaient ensuite ramenée au même endroit, peu avant minuit, en état de choc psychologique. L'investigation diligentée à la suite de l'indignation soulevée par cet acte au sein de l'opinion nationale, a conduit les Officiers de police judiciaire (OPJ) à faire le lien entre ce kidnapping et la mission de vérification des finances de la CNSS qu’était en train d'exécuter Mme Alima.
D'autant que cette dernière avait déjà réussi à déceler un mouvement financier illicite portant sur un montant de 250 millions de francs, selon nos informateurs. Une fraude à laquelle serait donc fortement mêlé l'ancien chef comptable de la CNSS, qui aurait ensuite "détruit" les écritures comptables sur cette somme décaissée sans justificatif. Aussi les enquêteurs seraient-ils tombés sur des échanges téléphoniques entre Jamil Moudouma et les hommes qui ont organiusé le kidnapping de l'auditrice.
Des preuves tangibles qui montrent que ces derniers étaient bien connus de l'ex-chef comptable. Quelques jours après le rapt d'Alima, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, André Patrick Roponat, avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Une procédure qui a donc abouti à l’interpellation et à l’incarcération de Jamil Moudouma.
G.R.M
Libreville/Gabon