Construites par les pouvoirs publics – du moins sous l'ère du CTRI – plusieurs aires de jeux visibles dans Libreville, au 3e arrondissement de Ntoum et dans la commune d'Akanda, semblent abandonnées à leur triste sort faute de suivi et d'entretien réguliers. Une descente sur le terrain a suffi à nos reporters pour se convaincre du degré de déliquescence de ces aires de sport. Annihilant ainsi une vision, celle du président de la République, Brice Clotaire Oligui qui a décidé, en tout état de cause, de doter notre jeunesse d’espaces publics de sport pour s'occuper. Histoire de lui éviter l'oisiveté, mère de tous les vices.
Ce constat d'abandon ou de négligence, nous avons pu l'établir après avoir visité plusieurs sites dédiés. Notamment à Bikélé, au PK7, à Acaé, à Nzeng-Ayong et en face du lycée Léon-Mba où la réalité préoccupe plus d'un passant. Alors que ces aires de jeux ont été nancées à grands frais. À Bikélé, dans le 3e arrondissement de Ntoum, l’aire sportive inaugurée avec enthousiasme n’a plus rien du cadre moderne et admirable livré il y a quelques mois. Grillages abîmés, poteaux de but tordus, bancs arrachés. C'est le triste constat.
Dans ce lieu où les jeunes venaient se retrouver, ne subsistent plus que silence et abandon. Consternés, les riverains observent impuissants la dégradation de cet espace ludique. Du côté du PK7 et du site en face du lycée Léon-Mba, les installations tiennent encore debout, mais côtoient de hautes herbes. Cet envahissement végétal traduit un manque d’entretien manifeste. Les habitants s’interrogent : comment de tels investissements peuvent-ils être laissés sans suivi, alors qu'ils ont coûté très cher à l'État ?
À Nzeng-Ayong, dans l'enceinte du stade éponyme, la situation est bien différente car l’aire de jeux n’a jamais été réellement ouverte au public. "Le terrain est resté fermé. Ils l’ont ouvert le jour de l’inauguration, puis une fois pour Octobre rose. Depuis, plus rien. Les jeunes n’y ont jamais eu accès”, explique un habitant du quartier.
Au carrefour Acaé, bien fermée lors de notre passage, l'aire présente aussi ses "stigmates" de négligence : filets déchirés, bouteilles en plastique et autres détritus autour qui laissent deviner un manque total d’entretien. Et partout, d'un site à l’autre, c'est pareil : la pelouse n'est pas tondue, les surfaces sont abîmées et les équipements abandonnés. Mais à qui incombe la responsabilité de leur entretien ou suivi : la municipalité ou au ministère des Sports ? La question vaut son pesant d'or, mais demeure sans réponse.
"On a construit et livré de beaux endroits de jeux, mais personne ne les entretient et ne surveille. Les jeunes finissent par les abîmer", déplore un résident de Bikélé.
L’idée initiale était porteuse : offrir des alternatives à l’oisiveté, canaliser l’énergie de la jeunesse, créer des lieux de cohésion pour réduire la délinquance juvénile. Or, sans la présence d'un personnel (agents de la mairie par exemple) affecté pour surveiller et entretenir ces aires sportives, il va de soi que le rêve devenu réalité d'offrir au public ce genre d'espaces ludiques aura été vain. De l'argent jeté par la fenêtre.
Les habitants des quartiers impactés par ces réalisations invitent les pouvoirs publics à réagir en mettant urgemment en place des services de gardiennage, de surveillance et d'entretien.
Pourquoi ? Parce que derrière chacune de ces aires de jeux à l'abandon, c'est une part de rêve d’une jeunesse épanouie qui s’envole. Une négligence qui l’expose à bien de tentations pas toujours saines.
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