30 août 2023 : comment l'avez-vous vécu ?

Loin des grandes analyses autour de la Transition née le 30 août 2023 à 04h du matin, certains compatriotes ont profité de cette Journée nationale de la Libération pour revivre ce moment d'histoire ? Dans un troquet, assis sur une terrasse, partageant un café, ou simplement sur Meta. L'idée est revivre ce moment inédit qui a marqué l'histoire du Gabon. Une chose est certaine : au soir du 29 août, les rues de la capitale étaient désertes du fait du couvre-feu qui annonçait les résultats de l’élection présidentielle du 26 du même mois. Nous avons rassemblé pour vous, les témoignages des internautes.

Lecture. “Mon neveu est mort le 30 août 2016 et jamais nous n'avons retrouvé son corps. Mais il rêvait d'un Gabon nouveau et nous y sommes. C'est à lui que je pensais quand j'ai réalisé qu'Ali Bongo avait été démis de ses fonctions” ;

“On m’avait appelé au téléphone à 3h, me disant qu’on donnait déjà les résultats. Dès qu’ils avaient dit Ali Bongo est à nouveau président, j’étais sorti de la maison pour la terrasse, en attendant 6h afin de rejoindre d’autres manifestants. 5h, lorsqu’on allume la télévision, on constate la déclaration des militaires; j’avais réveillé toute ma zone avec le sifflet, ils étaient venus me rejoindre à la route” ;

“Inquiet pour mon avenir et celui de mon pays, j’étais allé me cacher au village après le vote. Vers 3h du matin, alors que j’ai entendu la voix désespérée du Bosse (M. Bibang) : "ah kiééé, Ali aberre y’alote"( Ali est encore passé). Toute la maison s’est réveillée, c’était un choc total…jusqu’à ce premier communiqué 001. "À Nzame abele ening akiba” ;

“En écoutant les coups de fusil je dis à mon père, tu dors on est en train de tuer les gens dehors, il me répond en disant tu veux que je fasse quoi ? Mieux la mort me prend dans le sommeil” ;

“J'avais déjà décidé de quitter le pays et les laisser avec leur héritage des Bongo. Mais à 4h c'est mon frère en France qui m'appelle et me dit qu'Ali a encore été élu. Puis j'entends les voisins crier en pensant qu'ils célèbrent cette victoire. Mais Dieu n'oublie pas ses enfants, c'est là ou je suis informé que nos forces de l'ordre on fait un coût de libération” ;

“J'avais l'impression d'être en plein rêve vu que je dormais et c'est ma femme qui avait allumé la TV à 5H et a mis Gabon 1ère. J'avais du mal à réaliser. J’avais dormi sur Gabon 24 tellement fatigué de patienter. Au réveil j’ai vu pour la première fois le colonel Manfoumbi et c’était la plus belle image de l’année, je ne croyais pas mes yeux”.

Rudy HOMBENET ANVINGUI

Libreville/Gabon